Love will tear us apart.
8.5 C’est un bien beau premier film que nous offre ici Anton Corbijn de part cette évocation de la vie d’Ian Curtis, chanteur du groupe Joy Division, qui connaîtra une renommée principalement post-mortem. De ses premières chansons écrites à son suicide le 18 mai 1980, la veille de leur concert aux Etats-Unis qui s’annonçait comme leur premier grand triomphe, Sam Riley incarne le chanteur Mancunien avec une parfaite maîtrise au point de nous faire oublier que la personne à l’écran n’est pas le vrai Ian Curtis. Le réalisateur hollandais opte pour le noir et blanc, excellente initiative car d’une efficacité redoutable lorsque l’on évoque la descente aux enfers d’un homme coincé dans un monde trop grand pour lui. Car le leader du groupe précurseur de la new wave n’avait rien d’une destinée envieuse : marié trop tôt, père de famille trop tôt, il est très vite infidèle mais ne veut pas tourner la page, il est sujet à des crises d’épilepsie à répétition et ne partage pas les envies mégalomanes de son entourage. « Je préférais l’époque d’Unknown pleasure » dira t-il, c’est à dire les moments cool avant la gloire! Mais il a perdu le contrôle de sa vie (référence : « She’s lost control »), il est ravagé par un flôt de contradictions. Son suicide n’en sera que légitime. Et cette représentation à l’écran dans un Macclesfield magnifié est redoutable de justesse et de pureté, entre longues séquences silencieuses, caractérisant le personnage fascinant comme l’étaient les leaders des groupes de rock des années 60′s et 70′s, et scènes musicales nostalgiques montrant les paroles mélancoliques du chanteur comme une évocation de ses sentiments personnels quotidiens. Un des meilleurs films de l’année.
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