Publié 26 novembre 2008
dans Anna Novion
Les petits films.
5.0 C’est un bien joli petit film, quoique très gentillet, que nous propose Anna Novion. Si le début me laisse de marbre, entre incompréhension d’une situation que je trouve niaise, entre un Daroussin que j’ai du mal à apprivoiser en père parano/ultra protecteur que je vois davantage en gros nounours ronchon, entre ces supers dialogues question/réponse qui ne témoignent d’aucune profondeur, il faut dire que par la suite je me suis finalement laissé porter. A quoi bon en même temps ? Il n’y a pas non plus lieu de partir. Et quand ce personnage qui joue la fille de Daroussin, dix-sept ans, se voit conviée à une fiesta suédoise, et fait de l’oeil à un mec de son âge, quelque chose change, évoquant presque parfois les jeux de regards que nous offraient Andersson dans A Swedish Love Story. Intéressant parallèle puisque le thème est sensiblement le même : La sensibilité des grandes personnes, des adolescents, en perpétuels contradiction. Bref, c’est sympatoche. Un peu envahi par une musique lourdingue mais ça passe.
Publié 26 novembre 2008
dans Michelangelo Antonioni
8.2 Une éclipse est une disparition. Chez Antonioni on peut même parler d’éclipse totale. De la population. Du jour. De la vie. Huit dernières minutes faites de plans froids, silencieux, où la mélancolie, le vide s’est emparé du paysage dépeuplé, où l’obscurité et l’ennui règnent dans les rues romaines.
Auparavant c’est l’histoire de Vittoria (Monica Vitti) qui nous intéresse. Cette jeune femme dont l’aventure conjugale s’achève, après une nuit probablement faite de discours sans remèdes. Et Antonioni capte chaque détail outre les mots capables de montrer comme il se doit une rupture. Et c’est magnifique. Puis ce sera l’errance de cette femme, en quête d’autre chose, d’un certain bonheur qu’elle pourrait pourquoi pas trouver auprès de Piero, agent de change, qu’elle rencontre par hasard alors qu’elle venait simplement voir sa mère en pleine spéculation boursière. Pourtant rien ne semble émerger de cette relation.
La solitude, l’incommunicabilité, l’inconstance de l’amour, la déshumanisation… des thèmes chers au cinéaste qui trouvent ici une signification des plus intenses, précédant l’une des fins les plus belles, énigmatiques de l’histoire du cinéma.