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Archives pour décembre 2008

Serbis – Brillante Mendoza – 2008

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Huis-clos.

   7.0   Brillante Mendoza a beaucoup de talent. Sa mise en scène d’abord, partagée entre plans épaules qui suivent les personnages, le fait de filmer des corps dans leur nudité de façon assez crue mais jamais en étant voyeur ou porno (il suffit de voir cet extrait de film dans le film, un porno kitchissisme et mal filmé comme on a coutume d’en voir dans les séances de minuit à la téloche en total opposition avec la réa du cinéaste Mendoza plus sensuelle et maîtrisée), et ce rendu huis clos (on ne sortira de l’établissement qu’à la toute fin du film) particulièrement judicieux.

     Certes la mise en scène est très intéressante mais ne m’embarque pas comme j’aurai aimé l’être. Cette caméra qui bouge sans cesse file la nausée. Pourtant très souvent j’y crois beaucoup, je me laisse bercer, et par le bruit de fond de la ville, de sa circulation, par la lumière assez sublime qui traverse les murs par légers rayons, par ce voyage à travers chaque recoin de l’établissement. Il me faudrait le revoir.

     En ce qui concerne le thème de son film, Mendoza est très percutant. Il s’agit en effet de nous plonger dans ce quotidien familial (on imagine d’ailleurs que l’histoire se déroule sur quelques heures) qui tient un cinéma pornographique, probablement en passe de s’éteindre un jour ou l’autre (le plan final à ce titre est magnifique), qui leur permet de vivre, plutôt de survivre. Et malgré tout ça, le cliché du cinéma porno que l’on connait est complètement évacué : L’enfant, cette jeune femme qui malencontreusement se retrouve enceinte, cette grand-mère dont la séparation récente avec son mari l’a gravement atteint sont autant de situations qui rappèlent que mêmes dans ces établissements, où la saleté règne, où la prostitution règne, où la misère règne, l’innocence est toujours partout. Si je ne suis pas entièrement convaincu, la faute à un parti prix presque documentaire peut-être, l’impression d’une prise de vue désintéressée, je trouve ça vraiment puissant, formellement. Et parfois touché par la grâce.

Los Olvidados – Luis Buñuel – 1951

olvidados-1950-12-g     8.0   Un joyau, une référence, un chef-d’oeuvre. Buñuel remet en cause le système moderne dans son incapacité à considérer la misère comme facteur évident de la violence accrue. Pour en témoigner de multiples personnages tiraillés, des vies dont le seul véritable désagrément reste la condition sociale. D’apparence le seul à plaindre véritablement resterait le vieil aveugle que l’on découvre vite en fasho parano, ne souhaitant que la mort imminente de ces jeunes paumés, qui lui causent du souci. Il y a aussi Ojitos, gamin abandonné qui utilise le vieillard pour ne pas avoir le ventre vide. Et les deux personnages centraux : Pedro tiré par El Jaibo dans des affaires louches où il sera bientôt question de meurtre.

     Si l’on peut avant tout y entrevoir une certaine complaisance pour le premier, de part sa fragilité, la balance s’équilibre lorsque le cinéaste espagnol s’intéresse au second moins attrayant en le révélant mal gâté par la vie, qu’il étaye majoritairement de vices, seuls échappatoires à son mal-être ambiant. Plus qu’un film sur les problèmes d’éducation, la tolérance, c’est le manifeste des petites classes, des réprouvés, condamnés à vivre et mourir dans la merde.

Belle de jour – Luis Buñuel – 1967

Belle de jour - Luis Buñuel - 1967 dans Luis Buñuel belleDeJour     8.0   Avec ce film je découvre le Bunuel plus récent, français, en couleur. Pourtant rien n’a changé, j’ai tout de suite reconnu la patte du cinéaste. Cette obsession pour les corps, les parties du corps, ici les jambes, les mains, le dos, les cheveux plus particulièrement. La répétition des sons de cloche évoquant la boîte musicale de Ensayo de un crimen, le personnage qui tombe amoureux de Séverine rappelle un côté El Jaibo dans Los Olvidados…etc. Nombreuses sont les évocations, sans oublier évidemment ces images fantasmées, ses métaphores amplifiées comme c’est aussi le cas dans Le journal d’un curé de campagne.

     Et l’histoire, celle d’une femme friquée mais paumée qui pour s’échapper de sa vie conjugale  qu’elle trouve morne et routinière se voit entrer dans ces maisons où l’on satisfait les hommes. Séverine, devenue Belle de jour entre 2 et 5, vit dans le fantasme masochiste de la découverte de ses actes par son mari. Le fouet, les insultes, le jet de boue, sont autant d’instants effectifs à son infidélité régulière. Mais tout cela se passe évidemment dans sa tête. Une fois de plus avec Buñuel, c’est grand.

 

Zidane, un portrait du XXIe siècle – Philippe Parreno & Douglas Gordon – 2006

Zidane, un portrait du XXIe siècle - Philippe Parreno & Douglas Gordon - 2006 dans Philippe Parreno & Douglas Gordon h_4_ill_774807_zidane-ter

Coup de génie.    

     7.5   Le problème majeur de ce film c’est que d’abord il faut aimer le foot, son ambiance, cette sensation de vie dans le sport, ensuite il faut aimer le chauve préféré des français, qui personnellement outre son jeu de magicien m’exaspère quelque peu, et il faut aussi aimer la musique du gremlins gentil (blague nulle je l’avoue).     L’atout majeur, c’est que le film offre un autre regard sur un match de foot. Car il est bien question d’un match de foot, Real Madrid – Villareal, le 23 avril 2005. Et aussi que le commentaire immonde – la raison principale pour laquelle je ne regarde plus le foot à la téloche – est totalement (ou presque) absent. On a juste par moment quelques commentaires espagnols mais j’ai toujours trouvés les commentaires des télés du sud assez énormes. Assez énormes vingt secondes. Après ça doit donner mal à la tête.     Enfin, tout est concentré uniquement sur l’image, avec des flous en veux-tu en voilà, des plans larges, puis serrés, des zooms, ce qui rend le tout parfois indigeste. Il y aussi un travail sur le son, sur le son produit par le stade particulièrement. Perso je l’ai vécu comme ça. L’expérience sonore d’un stade de foot. Pas toujours génial mais intéressant. Zidane évoque ce son dans les sous-titres qui nous sont offerts : les cris, les discussions prises sur le vif, les toussotements, car dit-il, sur le terrain on choisit d’entendre ce que l’on veut. Et à nous spectateur de n’entendre parfois que certains sons comme le bruit des pieds, des respirations, des frappes de balles… Et il y a Mogwaï! Parfois seulement. Ma déception était donc grande. Je préfère nettement l’album! L’album est un chef-d’oeuvre. Le groupe offre une mélodie assez unique. Donc parfois on a Mogwaï. Et en ces moments c’est envoûtant. Je me suis même surpris à entrer dans le match, bon c’est vrai Zidane est un peu trop omniprésent, mais bon c’est normal, mais disons que cette caméra, si elle n’était pas toujours sur le gars mais qu’elle voyageait à travers tout le terrain, et cela à chaque match, et sans les voix de Larqué et consorts, le foot serait cent fois plus addictif à la télé.      J’aime beaucoup la scène du but d’ailleurs. Elle m’a rappelé mes souvenirs de footeux où lorsque certaines personnes applaudissaient dans les minis gradins j’étais jouasse à mort, le coeur battait la chamade. Je n’ose imaginer la sensation d’un « Zidane! Zidane! » ou plutôt « Greg! Greg! » en plein Barnabéu!Pour en revenir au film, évidemment il n’y a rien d’extraordinaire, c’est souvent long, et surtout il n’y a pas de progression, pas d’enjeu, puisque pas de suspense. Quant aux dires de Zizou bien on sait évidemment qu’ils ne sont jamais bien passionnants. En locurence très répétitif. Dans le vide en fait.

Les Sept samouraïs (Shichinin no Samuraï) – Akira Kurosawa – 1954

Les_Sept_SamouraisDe la guerre.     

   7.0   En 1954, Akira Kurosawa secouait le cinéma Japonais avec cette fresque épique alliant lyrisme, violence vengeresse et stratégie humaine. Les sept samouraïs ce sont en quelques sortes les messies d’un petit village de paysans, condamnés à abandonner chaque année leur récolte à la venue des bandits. Le film est divisé en trois parties : l’une montrant la recherche de samouraïs prêt à vaincre, au péril de leur vie, une horde de bandits, moyennant aucune récompense si ce n’est trois repas journaliers. La seconde évoque les stratégies, les liens qui se créent, l’attente, les doutes. La troisième, le combat décisif, où les victoires latentes ne seront guère exempte de pertes. Chaque personnage a son propre charisme, qu’il soit sage, angélique, ou comme Kikuchiyo (le personnage du film!) un brin excentrique et déluré. Alors évidemment on peut contester les quelques longueurs passagères mais le récit métaphorique sur les guerres contemporaines étant tellement universel (cf. citation finale) qu’il serait dommage de passer à côté de cet incontournable cinématographique.

Othello – Orson Welles – 1952

OthelloOpéra macabre.

   7.5   Belle adaptation d’une oeuvre Shakespearienne où trahison et amertume, dans la plus extrême de leurs significations se substituent à l’amour dans le plus lyrique des poèmes possibles. Un amour enivrant pour une démence qui le sera tout autant. Orson Welles joue beaucoup avec ombres et lumières, montrant Othello dans ses moments de doute à la limite entre clarté et obscurité, puis totalement dans la pénombre durant sa folie morale. De même, la scène de la promenade, durant une discussion entre le général et son officier, fourbe et cupide, ainsi que les poursuites dans la citerne portugaise, sont d’une beauté visuelle incomparables. Et que dire de ce début de film, où les coups de tambours accentuent funèbrement la terrible tragédie du Maure de Venise et de la belle Desdémone.

Coluche, l’histoire d’un mec – Antoine De Caunes – 2008

Coluche, l'histoire d'un mec - Antoine De Caunes - 2008 dans Antoine de Caunes h_4_ill_1104775_coluche-histoiremec-bis

Tchao Pantin.

     5.0   Coluche, l’histoire d’un mec n’est pas le portrait d’un humoriste, ni un biopic sur la vie, le destin de quelqu’un comme on a pu récemment, et malheuresement le voir dans La Môme. Non, le film de De Caunes est le portrait de Coluche sur six mois de sa vie, les six mois où il s’engageait à la candidature de la présidence. Et c’est un portrait très sombre. Curieux paradoxe quand on connait le personnage. Car en ce qui me concerne je ne connaissais que le gars drôle. Et force est de constater que ce bonhomme plein de vie, qui conchiait la politique, se présentait avant tout pour le parti du rire, de la procov envers ses confrères, qu’il trouvait disait-il trop sérieux. Et c’est ici que le film réussi. Car ce Coluche, que je ne connaissais pas donc, se prend au jeu de cette campagne, jusqu’à en devenir finalement homme politique lui-même. Jusqu’à ne plus faire rire. Jusqu’à voir sa femme, et quelques amis ne plus le comprendre. Cet homme paumé, dont l’enjeu monstre, trop grand pour ses petites épaules aura raison de lui puisqu’il sera contraint en finalité de se retirer. Demaison est formidable d’une part. Il incarne l’humoriste avec brio. Evidemment c’est souvent le cas dans ce genre de films, il n’y a pas de place pour les autres. On ne voit personne d’autre. peut-être l’agent Olivier Gourmet, qui comme toujours s’en sort très bien. mais c’est tout. Niveau mise en scène pas grand chose d’intéressant, hormis quelques scénettes, c’est classique, ça casse pas de briques, mais ça se suit. Non, là où le film peche réellement, c’est dans ce parti prix de montrer les différents aspects de ce morceau de vie de cet ‘humoriste politique’. On se serait volontiers passé de ces sketches, puisque oui, tout le monde le sait, Coluche était aimé et faisait rire. En revanche ces soirées débridées sont sans doute pas assez présentes. celle où l’on découvre l’âme torturée du bonhomme. Bref, dans l’ensemble c’est une bonne surprise, c’est pas mal quoi, pour un biopic. Grâce en partie donc à ce récit nuancé, que ce soit politiquement, ou sur la personnalité partagée de ce bon vieux Michel. Mais bon, vite vu, vite oublié.

L’Homme de Londres (The Man from London) – Béla Tarr – 2008

L'Homme de Londres (The Man from London) - Béla Tarr - 2008 dans Béla Tarr homme_de_londres2

Noir c’est noir.     

   7.0   Béla Tarr fait le cinéma qu’il aime, et qui l’aime le suive. Comme chez d’autres cinéastes (Mais il en existe trop peu) ses films sont une succession de plans. Impossible alors de dire à quelle minute se produit telle séquence puisque la durée nous est incroyablement inconnue. On avance sans savoir temporellement où nous sommes. Par conséquent pas facile de deviner à quel moment la fin va surgir. Impossible aussi de deviner à quel moment cette porte de cabane va s’ouvrir à nouveau, si l’on va entendre un coup de feu et sursauter, si l’on va voir le personnage entré en sortir… Béla Tarr capte un temps réel. Suspendu et réel.

     Et qu’il fasse une histoire pas forcément passionnante (c’est le cas ici à la différence des Harmonies Werckmeister qui est d’une puissance sans équivalence) son film reste lui passionnant, puisque mystérieux, anxiogène. La sidération procurée par chaque plan, sa lenteur, la singularité de son décor imposent un abandon absolu. C’est l’adéquation entre la musique, les sons, les plans-séquences qu’ils soient circulaires, mobiles ou presque fixes qui restent en mémoire comme des surgissements magiques qui font qu’en finalité le film n’est absolument pas comparable au reste de la production cinématographique . Comme si c’était un cinéma qui venait d’un autre temps, ancien ou futuriste, un cinéma intemporel, unique, qui trône de loin, de très loin au sommet d’un cinéma contemporain qui ne peut esthétiquement l’atteindre.

     Selon moi l’œuvre de Béla Tarr est cinématographiquement indétrônable. Seule sur son île. Maintenant, à l’affect, je garde certaines préférences cette année pour des films qui m’ont davantage touchés, comme ceux de Bonnello, Zviaguintsev ou Gray ou Desplechin. Mais, mauvaise nouvelle : Béla Tarr a dit qu’il préparait son dernier film. Après il se range. Tristesse.

Satantango – Béla Tarr – 1994

SatantangoLe village.

   8.5   Satantango est un film hors norme donc, un objet rare qu’il faut appréhender avec soin, une expérience cinématographique unique, comme chaque rendez-vous avec le cinéma du hongrois. La grande particularité de celui-ci c’est sa longueur : 7h30. 7h30 de Béla Tarr, imaginez ! Un format Série en gros. Une série hongroise, en noir et blanc. On en sort différent. Repu et émerveillé. Et désarçonné, surtout. 

     Les films de Béla Tarr, en tout cas ceux que j’ai pu voir, se concentrent principalement sur le destin d’un seul homme. C’est ce jeune homme naïf, fasciné par le miracle de la création, qui ère dans un village aux apparences de pré apocalypse, dans les Harmonies Werckmeister. C’est cet aiguilleur d’un port français qui trouve en une mallette égarée et remplie de billets le moyen de fuir cette vie sans avenir qui le poursuit lui et sa petite famille dans L’Homme de Londres.

     Ici, c’est très différent, et je m’en doutais. Car étant donné la durée du projet, se concentrer sur une seule personne aurait été mission délicate. Il choisit donc un village entier, sorte de ferme désaffectée, qui tente de survivre tant bien que mal jusqu’à ce que l’on apprenne le retour étrange de deux anciens habitants de la ferme censés être morts. Ce village paumé prend l’apparence d’un endroit reculé, désert, qui devient même coupé du monde lorsque l’automne arrive, et c’est le cas ici, car les précipitations saisonnières viennent inonder les routes. Chaque plan de cette première partie (2h30) est hallucinant de beauté, et lorsque cette entracte survient on se dit que tout ne fait seulement que commencer. Que ce voyage recèle de trésors insolites.

    Sauf que le film me perd un peu, brutalement. Que la partie suivante (celle entre 2h15 et 4h15, ou devrais-je plutôt dire entre le 40e et 80e plan, au hasard !) me convainc moins – même si ça reste d’un niveau très élevé - sans doute la faute à des séquences qui me touchent beaucoup moins. L’intérêt porté aux ivrognes par exemple qui me paraît moins passionnant, voir fastidieux (beaucoup plus fort dans Les Harmonies…), ou surtout à cet épisode de la fille et du chat, que je trouve plastiquement beau (je tiens à le dire à chaque fois quand même) mais affreux et gratuit dans ce qu’il s’y déroule. A propos, quelqu’un sait si ce pauvre chaton va bien ?    

     Bon, outre ces réserves, un procédé que je vois pour la première fois chez Béla Tarr, et souvent repris par Gus Van Sant (Dont on comprend clairement l’héritage) dans Elephant puis Last Days, qui consiste en des séquences identiques temporellement mais placé d’un point de vue différent chaque fois suivant le personnage concerné, me plaît énormément. Dans la première partie, lorsqu’il s’en va ivre titubant vers les bois, un docteur se trouve nez à nez avec une fillette qu’il envoie balader, laquelle disparaît aussitôt. Et bien dans la seconde, c’est justement la jeune fille que l’on suit. Et Béla Tarr ne manquera pas de nous montrer son bref dialogue avec le docteur.

     La seconde partie s’achève et le retour tant annoncé de Irimias et Pedrina n’a toujours pas eu lieu. C’est donc l’attente que l’on continue de suivre. C’est tout simplement incroyable, car on ne voit pas le temps passer. C’est l’attente sans l’ennui. Dans la troisième et dernière partie c’est l’entrée en scène d’Irimias. Personnage bientôt catalogué comme bienfaiteur ou messie de la petite communauté mis à part quelques sceptiques qui croient toujours en cette intervention satanique. Leur but dès lors : quitter cette ferme hantée et rejoindre un manoir qu’ils rénoveront tous ensemble et recommenceront une vie meilleure. Mais c’est Irimias qui a les cartes en main, autrement dit les économies de chacun. Et comme on sait avec Béla Tarr, si les personnages tentent de fuir leur destinée, rien n’y fera puisqu’ils sont déjà tous condamnés.

     Le final sous les sons de cloche (on pense à Andreï Roublev de Tarkovski) est sublime. Maintenant, comme durant la partie précédente, je ne suis touché que de loin. Et là où les Harmonies Werckmeister éveillait en moi de l’émotion ultra intense, Satantango ne fait qu’effleurer ce stade malheureusement. Hormis donc ce début de film (avant la première entracte) qui est au dessus de tout car à cet instant précis de l’histoire, je n’avais tout simplement jamais rien vu d’aussi beau. Ou si. Peut-être Stalker quand même.

Vincent, François, Paul et les autres – Claude Sautet – 1974

19849199Ensemble sinon rien.

   8.0   Sautet fait s’entrechoquer une bande d’amis dans leurs amitiés profondes, les problèmes de couples, les problèmes au boulot. En somme, ce sont les aléas d’une vie, ici de plusieurs vies, toutes plus ou moins liées par une amitié sincère qui menace parfois de se distendre.

     Le début de film et cette partie de foot suivie de cet incendie de cabane, montre les liens très forts entre les uns et les autres, principalement masculins, tout en laissant entrevoir des différents dans les couples (cf. celui de Piccoli).

     Puis on s’attarde sur ces vies : Montand aux prises avec des dettes énormes dans sa société de menuiserie, tout en digérant mal le départ de sa femme ; Piccoli dont le couple va mal ; Reggiani sans doute écrivain en mal d’inspiration ; Depardieu menuisier qui croit vouloir faire de la boxe.

     Un joyeuse bande de gais lurons dont l’amitié éclate réellement au grand jour devant ce sublime match de boxe, où les regards sont à la fois passionnés et dans le vide. Evidemment ces relations n’existeraient pas sans ces engueulades, parfois grandes comme durant cette scène culte où Piccoli passant ses nerfs sur le gigot, le fait ensuite sur ses amis, et pas avec le dos de la cuillère.

     Les femmes ici ont l’air d’aller de l’avant, plus courageuses elles savent dire non, oublier le passé et rebondir. Elles sont plus adultes. Les hommes sont très nostalgiques, sont davantage occupé à tisser leurs liens superficiels qu’à oser refuser la demande d’un pote (les lettres de Montand), et ne font jamais table rase du passé, au mieux ils ne font qu’en parler, du coup il leur manque le truc qui les fera grandir, rebondir… probablement ce match de boxe.

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