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Archives pour 5 décembre, 2008

Aguirre, la colère de dieu (Aguirre, der Zorn Gottes) – Werner Herzog – 1975

Aguirre, la colère de dieu (Aguirre, der Zorn Gottes) - Werner Herzog - 1975 dans * 100 41542683Le gouffre aux chimères.  

   10.0   Premier plan : les montagnes verdoyantes, une vallée mystérieuse, des conquistadors espagnols qui arpentent le chemin abrupt, suivis de leurs esclaves indiens, sous une brume étouffante. Le premier plan d’Aguirre, accompagné d’une musique ambiante très envoûtante est absolument magnifique.

     Si l’on s’en tient seulement à ce film (je ne connais pas les autres films du cinéastes allemand pour le moment) Herzog c’est un peu la rencontre de Malick (mode mineur) et de Kusturica à son meilleur. Le premier pour ce qui est de faire du naturalisme poétique contemplatif, il y a une importance évidente des éléments, l’eau et la terre, la nature, bref tous les sons naturels. Le deuxième pour son esprit décalé, justement dosé. Certaines scènes sont assez surprenantes parce que les personnages sont très excentriques. Evidemment Aguirre, l’aventurier qui a toujours l’air constipé, par ses mimiques, sa gestuelle. Cet homme qui finit de compter après avoir été décapité. L’autre qui reçoit une flèche en plein genou et imagine que c’est un rêve. C’est assez particulier puisque ce n’est pas accordé avec le reste du film. Et personnellement je me suis mit à penser que c’était une qualité. On pourrait même y voir du Coppola aussi qui peu de temps plus tard fera lui aussi son film en majorité sur un fleuve…

     Et le personnage central est fascinant. Cette épopée est d’abord dirigée par un certain Ursua. L’issue devenant catastrophique (indiens cachés dans les feuillages, décuplement des morts, perte des radeaux…) il décide qu’il faut revenir sur leurs pas. Aguirre, le second, ordonne de l’abattre. Ursua s’en sortira, et Aguirre nommera son ami comme chef de l’expédition. Tout se passera en fonction de ce personnage dictatorial, lui voudra atteindre son but, construire une nouvelle Espagne à l’Eldorado. Le dernier plan du film voyant Aguirre seul sur son radeau, croyant faire Un avec les dieux, après avoir croisé une barque esseulée dans un arbre (que le fleuve n’a pu débarquer), est absolument fabuleux, sorte d’analogie du désir de puissance, de pouvoir, d’aliénation.


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silencio


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