8.0 Avec ce film je découvre le Bunuel plus récent, français, en couleur. Pourtant rien n’a changé, j’ai tout de suite reconnu la patte du cinéaste. Cette obsession pour les corps, les parties du corps, ici les jambes, les mains, le dos, les cheveux plus particulièrement. La répétition des sons de cloche évoquant la boîte musicale de Ensayo de un crimen, le personnage qui tombe amoureux de Séverine rappelle un côté El Jaibo dans Los Olvidados…etc. Nombreuses sont les évocations, sans oublier évidemment ces images fantasmées, ses métaphores amplifiées comme c’est aussi le cas dans Le journal d’un curé de campagne.
Et l’histoire, celle d’une femme friquée mais paumée qui pour s’échapper de sa vie conjugale qu’elle trouve morne et routinière se voit entrer dans ces maisons où l’on satisfait les hommes. Séverine, devenue Belle de jour entre 2 et 5, vit dans le fantasme masochiste de la découverte de ses actes par son mari. Le fouet, les insultes, le jet de boue, sont autant d’instants effectifs à son infidélité régulière. Mais tout cela se passe évidemment dans sa tête. Une fois de plus avec Buñuel, c’est grand.
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