8.0 Un joyau, une référence, un chef-d’oeuvre. Buñuel remet en cause le système moderne dans son incapacité à considérer la misère comme facteur évident de la violence accrue. Pour en témoigner de multiples personnages tiraillés, des vies dont le seul véritable désagrément reste la condition sociale. D’apparence le seul à plaindre véritablement resterait le vieil aveugle que l’on découvre vite en fasho parano, ne souhaitant que la mort imminente de ces jeunes paumés, qui lui causent du souci. Il y a aussi Ojitos, gamin abandonné qui utilise le vieillard pour ne pas avoir le ventre vide. Et les deux personnages centraux : Pedro tiré par El Jaibo dans des affaires louches où il sera bientôt question de meurtre.
Si l’on peut avant tout y entrevoir une certaine complaisance pour le premier, de part sa fragilité, la balance s’équilibre lorsque le cinéaste espagnol s’intéresse au second moins attrayant en le révélant mal gâté par la vie, qu’il étaye majoritairement de vices, seuls échappatoires à son mal-être ambiant. Plus qu’un film sur les problèmes d’éducation, la tolérance, c’est le manifeste des petites classes, des réprouvés, condamnés à vivre et mourir dans la merde.
0 commentaire à “Los Olvidados – Luis Buñuel – 1951”