Huis-clos.
7.0 Brillante Mendoza a beaucoup de talent. Sa mise en scène d’abord, partagée entre plans épaules qui suivent les personnages, le fait de filmer des corps dans leur nudité de façon assez crue mais jamais en étant voyeur ou porno (il suffit de voir cet extrait de film dans le film, un porno kitchissisme et mal filmé comme on a coutume d’en voir dans les séances de minuit à la téloche en total opposition avec la réa du cinéaste Mendoza plus sensuelle et maîtrisée), et ce rendu huis clos (on ne sortira de l’établissement qu’à la toute fin du film) particulièrement judicieux.
Certes la mise en scène est très intéressante mais ne m’embarque pas comme j’aurai aimé l’être. Cette caméra qui bouge sans cesse file la nausée. Pourtant très souvent j’y crois beaucoup, je me laisse bercer, et par le bruit de fond de la ville, de sa circulation, par la lumière assez sublime qui traverse les murs par légers rayons, par ce voyage à travers chaque recoin de l’établissement. Il me faudrait le revoir.
En ce qui concerne le thème de son film, Mendoza est très percutant. Il s’agit en effet de nous plonger dans ce quotidien familial (on imagine d’ailleurs que l’histoire se déroule sur quelques heures) qui tient un cinéma pornographique, probablement en passe de s’éteindre un jour ou l’autre (le plan final à ce titre est magnifique), qui leur permet de vivre, plutôt de survivre. Et malgré tout ça, le cliché du cinéma porno que l’on connait est complètement évacué : L’enfant, cette jeune femme qui malencontreusement se retrouve enceinte, cette grand-mère dont la séparation récente avec son mari l’a gravement atteint sont autant de situations qui rappèlent que mêmes dans ces établissements, où la saleté règne, où la prostitution règne, où la misère règne, l’innocence est toujours partout. Si je ne suis pas entièrement convaincu, la faute à un parti prix presque documentaire peut-être, l’impression d’une prise de vue désintéressée, je trouve ça vraiment puissant, formellement. Et parfois touché par la grâce.