7.5 C’est toujours un plaisir de découvrir un film du grand cinéaste suédois. Même si certains sont moins forts, moins bons que d’autres, ils n’en demeurent pas moins intéressants, à chaque fois.
Sur le papier, Vers la joie est un de ses films mineurs. Evidemment si on le place aux côtés de Monika, les fraises sauvages, scènes de la vie conjugale, trois films auquels il se rapproche un peu, on serait tenté d’y voir un petit film. Sauf que c’est un film bien unique. D’une part il est réalisé avant les films suscités, puis il a son atmosphère. C’est déjà un énorme flashback qui dure tout le film, sa musique puisque le thème ici c’est la musique étant donné qu’il s’agit d’un couple de violonistes, leur rencontre au conservatoire, et la mort accidentelle de la dernière pendant que le mari est en représentation de la 9e de Beethoven.
Le film commence comme cela. On apprend la mort de cette femme. L’homme est effondré, il s’interrompt, on imagine qu’il ne rejouera pas. Et c’est sans doute dans sa tête, dans ses pensées que l’on va découvrir la vie de ces deux personnes. Bergman aurait pu tirer vers le gros mélo en présentant un couple très soudé séparé par un destin injuste, c’eut été très hollywoodien en fin de compte dans ce cas là. Mais bien entendu, cette vie conjugale, bientôt parentale n’est pas dénué de péripéties douloureuses. C’est une peinture du couple magnifique, avec deux grands acteurs, qui nous offre l’un des plus beaux finals bergmanien, musical et émouvant. J’en avais des frissons…