Publié 14 février 2009
dans Agnès Varda
Au gré des vents.
6.5 Un beau portrait de femme. Celui d’une jeune érante, qui comme le dit Agnès Varda en guise d’intro, a sans doute marqué davantage les gens qui l’ont croisé récemment que ceux qu’elle a connu toute petite. La rencontre avec cette femme « experte en platane » est le moment le plus fort du film. Ou comment une fille sans le sou s’en sort provisoirement grâce à une bonté venue d’ailleurs, et comment cette rencontre va t-elle faire grandir cette femme, dont l’acte de bonté soudain lui permit de se surprendre elle-même. D’autres rencontres sont très belles aussi. Celle avec Hassoun par exemple. Globalement ce qui marque c’est ce choix de faux documentaire, on nage en pleine fiction c’est évident, mais Varda filme tellement de choses, et pas forcément des choses utiles au récit, et ça c’est formidable.
Publié 14 février 2009
dans Terence Davies
2.5 A vouloir capturer le temps, l’image dans le temps, à vouloir en quelque sorte faire du Chris Marker, à vouloir se croire émouvant, beau et riche, à vouloir se sentir ovni dans le cinéma d’aujourd’hui, on peut dire que Of time and a city est raté, Terence Davies passant complètement à côté de quelque chose qui aurait pu justement être quelque chose.
La forme est repoussante. Sorte de grande mosaïque ayant pour but de conter l’histoire de Liverpool. Aucune scène ne se savoure. C’est du bric à brac et c’est lassant. D’autant que c’est en permanence accompagné par une voix off horrible.
Un moment le silence opère, on souffle un peu, la musique est même absente (parce qu’autrement elle est omniprésente aussi). Davies filme le vide. Des rues désertes. Des gens qui se croisent. Des usines qui fument. L’espace d’un moment j’ai même pensé aux derniers plans de L’Eclipse d’Antonioni. Jusqu’à ce que cette hideuse voix reprenne le pouvoir.
On n’a pas le temps de vivre, de ressentir. On est assailli par du Verbe. On nous guide tout le temps. Là il faut réfléchir (des citations à outrance). Là il faut admirer. Là il faut avoir des frissons (avec un peu de Brahms derrière ça le fait bien forcément). Là il faut être nostalgique.
Car oui, Terence Davies croit faire un film sur la mémoire – déjà c’est très limité puisque celle-ci se limite à sa ville natale – mais il fait un film d’une terrible nostalgie, comme un chant d’amour à une ville qui meurt. Car pour lui elle meurt. Il regrette le bon vieux temps le bonhomme… Et ça c’est assez agaçant. Bref, pas bon. Mais pas bon du tout.