Publié 6 mars 2009
dans Ingmar Bergman
8.0 Les obsessions bergmaniennes sont plus que présentes ici : la mort, la jeunesse, la vitesse du temps, le fait d’être en accord avec soi même quand l’heure est venue. Isaac Borg (mêmes initiales que le réalisateur) est au crépuscule de sa vie. Comment le savoir ? Son âge évidemment avancé d’une part, et ce pourquoi il fait ce voyage d’autre part, à savoir qu’il s’apprête à faire son jubilé. Et ce n’est pas un road-movie quelconque. Non. C’est le voyage d’un homme, très souvent dans ses souvenirs, parfois dans son imagination, qui l’amène à un repentir personnel envers des actes qu’il n’a jamais digéré, qui l’ont hantés longtemps.
Si le film avait été réalisé trente ans plus tard on aurait d’emblée compris son obsession, en se mettant directement dans la peau de cet homme. Or ici, et par extension, on peut penser qu’il s’agit de son père. Le père d’Ingmar Bergman. Et il lui offre les mêmes initiales que lui pour enfin comprendre la personnalité de son paternel. Il l’observe, l’admire et lui pardonne. Car c’est bien sur un film sur la mort, mais aussi sur le pardon, d’un fils à son père.
Les Fraises sauvages ce sont ces souvenirs d’enfances, et cette relation – premier amour ? – qui n’aboutira jamais, contrasté par cette dure réalité : l’approche de la fin. Car le temps, lui, s’écoule.
Publié 5 mars 2009
dans Nick Cassavetes
3.5 C’est pas terrible. Disons que le film se base uniquement sur une démonstration de force qui consiste à montrer une jeunesse en décadence, qui n’a plus de repers, qui fume, qui piccole, qui parle mal parce que les parents derrière ne suivent pas. Ce thème c’est souvent Larry Clark qui le met en scène. Sauf que lui s’en sort bien mieux parce qu’il arrive à atteindre une certaine émotion, qui n’est jamais présente ici, sa critique sociale est amer, le rythme est trépidant, et ses films ne ressemblent à aucun autre. Ici on ne sait jamais où Nick Cassavetes veut en venir. Ses personnages sont horripilants. Timberlake ne joue pas, il est Justin Timberlake. Emile Hirsh est une véritable endive. Et les filles sont toutes sans exception des sal.opes écervelées.
Le film explique tout aussi. A chaque séquence dans le film où un nouveau perso apparaît, il y a écrit ce qu’il advient dans l’histoire au final (exemple : suspect n°3… témoin n°22…) par conséquent il n’y a pas beaucoup de surprise, on sait où le film nous emmène. Une fois qu’il nous y a emmené Nick Cassavetes fait son Clark en puissance, en copiant quasi ouvertement Bully. La différence de talent s’en ressent. Là où dans celui de Clark la séquence finale est une véritable claque dans la tronche rythmée par Fatboy Slim, dans Alpha Dog l’espèce de clip final ne fonctionne que pour nous dire combien de prison écope machin, s’il est condamné à perpette ou à mort.
Mais en fin de compte, il y a au moins l’idée que c’est pas bien le kidnapping, le meurtre etc… pas parce qu’une telle expérience peut nous faire devenir parano et taré (ça c’est Bully) mais surtout parce que la justice aux States est intransigeante et efficace (ça c’est Alpha Dog)! Grâce à « Interpol » impossible de fuir! Mais on s’en tape, mince à la fin…