Publié 26 avril 2009
dans Benoit Jacquot
Duras, intouchable.
4.5 J’aime la spontanéité de ce film. Celle de la mise en scène, loin d’être avare en élipses, celle de son personnage principal, une Isabelle Hupert trompée, dont cette découverte dans un jardin de St Cloud va permettre à celle-ci de vouloir totalement changé sa vie. J’aime le côté hédoniste, dans la mise en place du dispositif comme dans la dernière partie. Hupert est plutôt convaincante, moins agaçante qu’à l’accoutumée. Après je ressens un peu de frustration aussi, l’impression d’avoir un cinéaste trop sage, j’aurai sans doute voulu qu’il fasse davantage son Bonello. Ou Duras, mais on en est loin.
Scolaire.
5.0 Il y a comme un gros souci de cohérence. C’est un film qui parle d’art, au sens le plus fort du terme, qui évoque une partie de la vie d’une artiste, pas comme les autres, très singulière dans son comportement, ses peintures, son rapport avec la nature, la religion, les couleurs… et le cinéaste aux commandes ne propose rien de personnel, s’évertuant à bien filmer d’accord, à faire du travail de bon élève, parfois même à proposer des plans sympas mais sans aucune véritable originalité, cloitrant définitivement l’héroïne dans un espace ou personne n’est amené à la comprendre, à partager ses sentiments. N’est pas Malick qui veut bien entendu, mais quelque chose de moins impersonnel aurait été bienvenu, quelque chose qui se aurait utilisé la nature aussi bien que Yolande Moreau. Au lieu de cela on a un film moyen, qui tire en longueur, parce que pas assez intéressant. Il l’est parfois pourtant. Le temps de deux ou trois séquences. Où l’on découvre l’art de la dame, sa proximité avec les couleurs, son goût pour un climat sombre, ici un truc fort se passe. Mais trop bref est cet instant. Ou aussi cette dernière scène (la meilleur du film et de loin), ce dernier plan, Séraphine, une chaise, un immense arbre, magnifique de simplicité et d’évidence.
Publié 8 avril 2009
dans Rainer Werner Fassbinder
5.0 Plutôt un bon film. Sur l’amour. En quête de plaisir deux femmes se voient draguer des pionniers spécialement déplacé dans la ville pour y construire un pont de bois. L’une ne conçoit que la baise, le plaisir au sens futile du terme, et n’hésite pas à soudoyer les soldats d’un peu d’argent. L’autre tombe amoureuse du premier type venu. Deux idéaux qui s’affrontent. Toujours dans un climat propre à Fassbinder, un climat qui, comme d’habitude, ne me plait pas beaucoup. Je dois avoir un un vrai problème avec ce cinéaste. Ce film est l’un de ceux que je préfère de lui mais toujours quelque chose me bloque. Y a t-il un syndrome Fassbinder ?
Publié 8 avril 2009
dans Raoul Ruiz
2.1 Une fois encore je ne marche pas aux fantaisies de Raoul Ruiz. J’aime bien le début, où l’on découvre ce personnage sur son lit de mort qui par flash se remémore quelques instants de sa vie. J’aime bien ce personnage aussi. Enfin la manière dont le cinéaste nous le présente. Et par moment on se croirait presque dans un truc ambient à la Hou Hsiao Hsien, coloré et aérien. Sauf qu’un film il faut le remplir, enfin disons que s’il ne me touche pas et que je n’y rentre pas corps et âme c’est que ça ne fonctionne pas du tout, du tout. Ce fut le cas. Je ne prends aucun plaisir. J’y vois de la mise en scène certes, mais je n’ai aucune empathie pour personne ni même pour l’histoire. Ça marche donc cinq minutes puis je m’ennui royalement.
Publié 8 avril 2009
dans Manoel de Oliveira
5.0 Si l’on excepte quelques dialogues savoureux dont celui entre Piccoli et le barman, l’hommage évident rendu à Luis Buñuel et l’envie immédiate qu’il donne de revoir Belle de jour, le film de Manoel de Oliveira n’est pas génial, il se regarde, il y a de jolis plans mais je le perçois davantage comme un film hommage et non comme un film unique à proprement parler, un film qui n’a en soit pas grand intérêt, si ce n’est encore de nous prouver par ses mimiques que Piccoli est bien le plus grand.