Cris et chuchotements.
9.0 Cette voiture qui roule sans finir à travers cette ville industrielle de Russie ; ce couple et leurs deux enfants qui s’installent dans une campagne déserte et magnifique ; ces longues promenades familiales dans les champs… Tout est infinie beauté, chaque plan maîtrisé et l’on devine millimétrés, une ambiance pesante accentuée par un cadrage ras du sol et une musique lourde. Puis survient l’instant dramatique de l’histoire : l’aveu d’adultère de la femme, portant un bébé en son ventre, n’appartenant pas au mari. Dorénavant, le film accroît son climat, lourd et silencieux, à l’image du couple brisé. Le crime ou le pardon, l’instinct ou la raison, tant d’interrogations soulevés par le protagoniste brisé. Et comme paradoxalement et étrangement, le temps semble jouer contre lui, alors que jusqu’ici aucune notion temporelle ne nous était offerte. Le récit est incroyablement bien construit, d’une force singulière, intime, qui nous bouleverse. Et à l’instant où le film semble fragile par sa longueur, la linéarité est bouleversée, et on nous fait partager d’autres sentiments concernant le passé. Je suis sorti du cinéma retourné, anéanti. En un mot : Bouleversant!
j’avais adoré « Leviathan » , j’ai regardé grâce à votre critique » le bannissement. » bien qu’un peu long, le film est une grande tragédie bouleversante sur le manque d’amour . Je n’ose voir » faute d’amour »,je crains que ce soit irrespirable ….
merci de votre article
Pas vu « Le bannissement » depuis sa sortie donc je ne sais pas ce que j’en penserais aujourd’hui, presque dix ans plus tard. Toujours est-il qu’il fut l’une de mes premières grandes claques en salle, de celles qui réorientent une cinéphilie.
« Faute d’amour » c’est très beau. Un peu rêche, comme souvent avec Zviaguintsev, mais puissant.