2.5 Saw est une bande-annonce. Il est filmé comme tel, il est monté comme tel. Un peu à la manière de Seven (dont il s’inspire tout du long) le climat est glauque, mais à l’inverse du Fincher qui reste un « polar à enquête » honnête, Saw multiplie les effets de montage immondes, tente d’installer un suspense mais n’y parvient jamais. Il s’embourbe dans son propre jeu (l’idée du puzzle à énigmes progressives) pour finalement nous désintéresser de son sujet premier, à savoir l’enfermement de ces deux hommes dans une salle de bain répugnante. Le huis clos espéré en tout début n’est vite plus. Saw explique tout, montre tout et finalement se plante sur tout. Il n’est pas un film d’horreur, ne répondant pas aux critères. Il n’est pas angoissant. Il n’a pas une ambiance qui lui est propre. Et il n’est pas drôle, ou alors involontairement (Ah si quand même la VF est poilante!) parce qu’il se prend sans cesse au sérieux.
J’en gardais le souvenir (vieux de sa sortie dvd) d’un film mauvais mais regardable et surtout doté d’un twist surprenant. Ce n’est finalement qu’une grosse merde abyssale qui n’aurait jamais due voir le jour. Car là où il aurait presque pu être un minimum intéressant se trouvait dans la construction des jeux sadiques que le tueur propose (énorme sur le papier cette séquence de la fille qui a un casque sur la tête relié à sa mâchoire qui s’ouvrira façon piège à loups à l’envers dans trois minutes si elle ne l’a pas ouvert avec la clé se trouvant dans le ventre de son compagnon de cellule endormi et drogué, avec un canif gros comme une phalange…), là on aurait bien de quoi se la fendre (même en doutant de la santé mentale du scénariste) mais le problème c’est que tout cela est servie par une réalisation exécrable, dégueulasse. Complètement vain donc.
0 commentaire à “Saw – James Wan – 2005”