Le mystère de la chambre jaune – Bruno Podalydès – 2003

 

1038591148-0True detective.    

   6.5   Il y a deux parties bien distinctes c’est une évidence. La première installe toute l’intrigue pour la faire éclater au grand jour dans la seconde. Ici, le titre ne ment pas, ou alors qu’à moitié. Oui le mystère se situe dans cette chambre jaune, où Sabine a failli être assassinée, où cet assassin semble s’être volatilisé, puisque l’idée de la sortie par la porte est évincée d’emblée, le père se trouvant derrière au moment des faits et chagriné par les cris de sa fille, et celle de la fenêtre impossible, étant doté de barreaux « infranchissables et infranchis » dira le détective Rouletabille.

     Denis Podalydès joue donc Rouletabille, méthodique et dynamique, inventif et scrupuleux, fier et compétiteur, un pantalon beige trop petit, un béret délicatement posé sur le crâne. Un beau Tintin en somme. Et comme Milou pour Tintin, Rouletabille n’est pas seul, il est accompagné de Sainclair, son plus fidèle admirateur, qui l’obéit au doigt et à l’œil. En face, Frédéric Larsan, un inspecteur connu pour ses méthodes précises et efficaces, il semble au moins aussi bien résonner que Rouletabille, le seul à le trouver ridicule, sans doute par fierté dans la rivalité.

     Sauf que tous les ressorts de l’intrigue ne se situent pas seulement dans cette chambre. Pendant toutes ces recherches scrupuleuses, on a droit à des courses-poursuites en tout genre, un tueur qui semble revenir sur les lieux du presque crime, muni pour la discrétion d’un masque de soudeur, afin de se débarrasser définitivement de Mathilde Stangerson. Ce film c’est un peu un cluedo sans progression (dans le sens où jusqu’au bout il nous est impossible de ne pas envisager tel personnage, telle situation) dans une version désopilante et ludique, savoureux mélange entre un Ozon réussi et un Jeunet réussi, côtoyant l’esprit récréatif de Huit femmes et les voix off du second cinéaste cité, s’éloignant de tout ça ensuite fort heureusement.

     Un mot sur la fin : Rouletabille a compris. Il lui manque les preuves. Il s’exile en Amérique, en revient apparemment grandi, en ayant autant appris sur l’identité du criminel et ses motivations, ainsi que sur une bien curieuse filiation…

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