7.3 Les films de Desplechin, en tout cas ceux que j’ai vu, ont en commun leur longueur importante et leur richesse d’écriture. Et je crois bien que Comment je me suis disputé… (ma vie sexuelle) est encore plus riche que les autres. C’est surtout celui dans lequel on se retrouve le plus en un sens. Car il aborde toutes les relations possibles, et que l’on ne vienne pas du même milieu que Paul Dédalus (Mathieu Amalric décidément immense), que l’on n’ait pas les problèmes de coeur que ceux dont il doit faire face, ni même un destin professionnel similaire, ce film me touche, m’émeut souvent, me fait rire très souvent, il touche à une intimité qu’apparemment aujourd’hui Desplechin est le seul à rendre vraiment compte dans le cinéma français. J’ai vu quatre films de Desplechin donc à ce jour, on va dire que je garde une préférence pour son dernier en date, parce qu’il parlait de la famille d’une façon que ça me parlait comme jamais un film familial m’avait parlé, qu’il suivait un schéma narratif plus convenu et donc forcément offrait une émotion plus immédiate. Mais Comment je me suis disputé… est sans nul doute celui que je veux le plus vite revoir, parce que j’ai ce sentiment d’avoir laissé passer un nombre incalculable de choses. Oui, je le sais en en parlant, c’est une évidence (et c’est pour ça qu’il m’était impossible de voir un autre film dans la journée) il faut absolument que je le revois. Enfin comme toujours ce n’est pas un film anodin, ce n’est pas un film que l’on est prêt d’oublier, et Desplechin est fort pour ça. Dans les premiers moments du film j’ai même eu ce sentiment que le cinéaste, donc le personnage, me parlait à moi, parlait de moi, au moins un peu, c’était très gênant, et à la fois très excitant.
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Archives pour 2 septembre, 2009
Comment je me suis disputé… (ma vie sexuelle) – Arnaud Desplechin – 1996
Publié 2 septembre 2009 dans Arnaud Desplechin 0 Commentaires
Manille, labyrinthe.
8.0 Je me suis pris une claque. le genre de claque innatendue. Car même si l’an dernier j’avais beaucoup aimé Serbis, il m’avait aussi pas mal désarçoné, surtout l’abus de caméra épaule. Là j’adhère entièrement. Une journée dans un bidonville de Manille où une famille d’acceuil va être contrainte de rendre l’enfant qu’ils gardent (qu’ils ont adoptés provisoirement) depuis trois ans à une riche famille américaine. Mendoza filme les quartiers comme personne. Il filme un quotidien comme personne. sa fin est magnifique. Bref, Serbis et John John montrent que Brillante Mendoza est sur la voie pour devenir un très grand cinéaste, cru et atypique.