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Archives pour 4 septembre, 2009

Dérive mortelle (Adrift) – Hans Horn – 2007

18771107.jpg-r_1280_720-f_jpg-q_x-xxyxxDérive, tout court.

     3.0   Ce film, un peu partout, est présenté comme un Open Water 2. Il en est évidemment très en dessous, n’arrivant jamais à atteindre l’angoisse de son illustre prédécesseur, ni même le réalisme de ce genre de situation. Il est emcombré d’une histoire de passé super bidon quand Open Water était totalement pur dans ses intentions (Un homme et une femme partaient faire de la plongée, le bâteau les oubliait au retour, ils restent en plein océan au beau milieu des requins. Point. Comment survivre ? Comment vaincre la panique ?). Ici on a le droit à un passé lourd déjà. Quatre amis se retrouvent cinq ans après s’être vu pour la dernière fois, entre temps certains ont changé de petites copines etc… du coup ils vont être six, sept si l’on compte la petite Sara, fille de l’un des couples. On fête des retrouvailles, on fête un anniversaire. Pour l’occas’ l’un d’eux les invite sur son yacht (qui plus tard avouera que ce n’était pas le sien) et les voilà parti en plein océan. Premier clou du spectacle : La jeune maman qui embarque a une peur panique de l’eau depuis qu’elle a vu son papa se noyer étant gosse. Vous l’avez deviné, tout ça sera bien appuyé par flashbacks incessants. Second clou du spectacle : Seuls dans l’océan, chacun décide d’aller piquer une tête. Tu te demandes à ce moment comment ils vont se retrouver tous à l’eau étant donné que l’une ne voudra pas y aller. C’était sans compter sur cet ami génial qui l’y pousse, qui dit qu’en gros il faut guérir le mal par le mal! Et Le clou du spectacle, ce pourquoi ils ne remonteront pas de sitôt sur le bâteau, ce pourquoi la mère entendra les cris de sa fille un peu plus tard, abandonnée sur le pont du yacht… c’est qu’ils ont oublié de mettre l’échelle ces cons-là!Alors ce n’est pas le naufrage total. Certaines séquences fonctionnent un peu. Il y a comme une petite tension. La fin est un monument de ridicule dont on n’est pas certain qu’elle ne soit pas débarassé d’une quelconque symbolique religieuse. Bref, autant revoir le réussi Open Water.

Open Water – Chris Kentis – 2004

311098Cast away. 

     7.0   Deux personnes en pleine mer. Un homme et une femme. Un couple, abandonnés par le bateau qui les emmenait faire un peu de plongée en groupe. Moment d’inattention, l’équipage s’en va sans eux. Les heures défilent. Le froid, la fatigue, la faim, la présence de méduses, de requins sont autant de facteurs qui perturbent leurs états d’âmes, qui perturbent l’être humain d’une manière générale, lorsqu’il se retrouve paumé dans un milieu hostile qui n’est pas le sien.

     Avant tout, Chris Kentis, le réalisateur, a su installer son récit. Certains trouveront ça inutile et long, les autres le verront comme un prologue intéressant à une escapade naturelle cauchemardesque. Un couple aisé veut prendre du bon temps dans les îles afin d’échapper à ce quotidien qui les détruit, principalement celui de la jeune femme qui empiète vraiment sur leur vie de couple. Si la veille de leur excursion sous-marine, quelque chose de fugace semble troublé la jeune femme, ce n’est pas tant à comprendre comme événement prémonitoire du lendemain (ce que j’avais pu ressentir lors de mon premier visionnage il y a longtemps) mais comme des relents de stress des habitudes quotidiennes professionnelles, tout simplement. Le cinéaste a voulu montrer que même aux Bahamas, loin de tout, ce couple est envahi par les obligations. Pourtant c’est les vacances, c’est ce qu’ils doivent se dire. Elle décide de prendre sur elle ce moment de blues. Il décide de ne plus y penser. Ce n’est que dans l’eau, le lendemain donc, après quelques heures d’attente, de barbotage inquiétant, que les vieux démons ressurgissent. Comme si l’être humain, lorsqu’il se retrouve dans un environnement où il ne peut jouer de son autorité, de son statut de mammifère fort, se rabattait sur ce qu’il avait, tentant de déjouer la peur, l’angoisse par le souvenir, la mémoire, là où l’hypocrisie est un sentiment voué à disparaître et laissant éclater des fractures jusque là d’apparences inexistantes. Evidemment, théorie qui ne fonctionne uniquement quand il y a au moins deux personnes.

     Chris Kentis en dit donc autant sur le couple que sur le désir de survie en milieu hostile. Dans sa façon d’appréhender le réel en le distanciant, de faire semblant de l’occulter dans l’unique but de rassurer l’autre, qui semble davantage en difficulté. Défier l’état périodique de l’autre donc, chose qui aurait été impossible avec une personne seule. En cela il réussit quelque chose de remarquable, pas de sexismes en tout genre ce sont les situations qui font apparaître des différences, pas le contraire. A l’image c’est un couple uni ça se sent. Il y a une proximité assez forte. Cette situation peut détruire comme renforcer le couple, qui vit sur une corde raide qu’ils se sont refusés à admettre.

     Chris Kentis fait dans l’économie de moyen, l’économie de tout. De musique. De péripéties extravagantes. De dialogues vides à n’en plus finir. De montage saccadé. Il a seulement voulu montrer 24h de la vie de ce couple, dans un endroit où il leur est mentalement et physiquement impossible de survivre. Il y a donc des situations anodines. D’autres très drôles. D’autres encore terrifiantes. Mais jamais de gras. De l’inutile (oui comme en vrai il y en aurait) mais pas de gras. Car il reste dans cette optique géniale de climat réel, mouvementé comme dans la réalité, banal comme dans la réalité. Il filme beaucoup le ciel, on le voit changer. Il filme l’eau aussi qu’on en aurait presque le mal de mer à la fin. Et il nous donne des indications temporelles, en mentionnant l’heure du jour de temps en temps.

     Je ne parle même pas du film techniquement, pourtant il y a à dire. C’est angoissant au possible. Ce huis-clos à la surface de l’eau, renforcé par le fait qu’on ne sait pour ainsi dire jamais (tout comme eux) ce qu’il y a en dessous de leurs pieds. La scène de l’orage, finalement beaucoup trop courte, est un moment d’angoisse pure, savamment distillée. Bref, c’est super !


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silencio


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