6.5 En ce moment je redécouvre ce cinéaste. J’aime beaucoup en fin de compte. Dans le peu de souvenir qu’il m’en restait, Le Village était celui que j’aimais le moins. En fait c’est superbe! Déjà esthétiquement c’est probablement son plus beau film, les cadres, la profondeur, et la durée du plan, sans compter les parties nocturnes, sublimes. C’est à la fin du film que j’ai compris pourquoi beaucoup le taxait de réac. Shy, dans chacun de ses films, est constamment sur le fil. Il parle de la société, des miracles, d’évènements qui font avancer, et ses personnages en souffrent. Je me souvenais très mal de la fin du film, mais lorsque Ivy rencontre le policier, il y a quelque chose de très beau qui se passe. La renaissance d’un corps mort, enfin ça m’a donné cette impression. La naissance d’une âme condamnée par ses pères à suivre leur schéma de vie répugnant (l’enfermement, le repli sur le mensonge, unique pilier de ce mode de vie…) quand elle dit au jeune homme qu’il a une voix douce, qu’elle ne s’attendait pas à ça. Pour moi cette séquence est la démonstration que Shy n’est pas l’étiquette que beaucoup lui ont administré. La dernière partie m’a donc beaucoup ému. Et encore une fois je vois la réussite dans chaque plan, et ça c’est formidable.
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Archives pour 26 septembre, 2009
Le village (The village) – M. Night Shyamalan – 2004
Publié 26 septembre 2009 dans M. Night Shyamalan 0 CommentairesLa femme d’à côté.
5.5 Ce que j’en garderai à long terme ? Probablement pas grand chose. Les regrets (mauvais titre) du réalisateur de Roberto Succo ne fait pas dans l’originalité faisant d’une part grandement référence à un chef d’oeuvre de Truffaut, et d’autre part ne proposant pas des idées de génie en terme de mise en scène, excepté son rythme fulgurant. Oui car si Truffaut a fait une histoire de passion déchirante filmée comme un polar au ralenti, Kahn propose une histoire de passion déchirante mais filmée comme un polar d’action. Procédé qui peut agacer, ces sentiments décalés en permanence nous offrent une espèce de course d’1h45 entre deux êtres, l’un vers l’autre, l’un fuyant l’autre. Personnellement, à ce petit jeu, je suis assez conquis, et la fin n’est pas loin d’être très belle. Et je trouve que Tedeshi et Attal s’en sortent au moins aussi bien qu’Ardant et Depardieu. Mais ça manque un peu de chair et de texture, quoi.
Regarde les hommes tomber – Jacques Audiard – 1994
Publié 26 septembre 2009 dans Jacques Audiard 0 Commentaires 3.5 Je n’aime pas. Je trouve Kassovitz très mauvais en bouffon naïf et chien-chien de son maître. Et les Vieux (Yanne et Trintignant) cabotinent à mort. Mise en scène survoltée un peu comme dans son film suivant, la relation (la seule chose qui pourrait être intéressant) père/fils (spirituel) Marx/Johnny n’émerge jamais. On le sait maintenant que Audiard a une obsession pour le « papa » vieillissant et instigateur, pour les adultes encore ado qui sont à une étape importante dans leur apprentissage de la vie. Même s’il se révèle (un peu) attachant sur la fin c’est quand même loin d’être bon, et d’arriver à la cheville de son dernier très beau film. Et ça en fin de compte, c’est une bonne nouvelle. Car il vaut mieux que ça se passe dans ce sens là.