Beautés inégales.
6.0 Hou Hsiao Hsien n’a pas son pareil pour filmer des corps errants, suspendus dans le temps. Il décide même ici de montrer trois histoires, trois temps, mais en ne montrant qu’un unique couple (les mêmes acteurs) indépendants de leur situation temporelle. Procédé ô combien dangereux, car suivant le principe du film fait de courts-métrages. Malheureusement je l’ai senti. Car autant la première et la dernière partie, soit les temps les plus récents (1966 et 2005) sont les plus belles, celles qui me touchent le plus, celles dans lesquelles je voyage, presqu’autant que dans un Millennium Mambo, autour d’un table de billard, ou dans un climat électronique, très moderne. Et il y a cette seconde partie, très Fleurs de Shanghai dans laquelle je m’ennui profondément, parce qu’elle ne parle pas, et pire encore, je ressens son inutilité. Ce n’est pas le procédé film muet qui me gêne puisque un film de Hou muet n’est pas vraiment une surprise en soit, tant qu’il est accompagné d’une ambiance, d’un décor, d’une musique, d’un mouvement. Mais c’est justement dans ce décor que je n’entre pas. Malgré tout, la caméra virevoltante du cinéaste Taïwanais, son obsession des couleurs vives, la photo hallucinante qui l’accompagne, l’envoûtement (presque) permanent dont son film fait l’objet m’ont encore relativement convaincu. Et je suis définitivement amoureux de Shu Qi.