Répulsion.
2.5 Persécution se clôt sur Mysteries of love chantée par Antony & the Johnsons, reprise sur le thème splendide de la série Twin Peaks de Lynch. Mysteries of love évoque l’amour, la douleur, son grand mystère. Chéreau aurait du appeler son film ainsi car il s’agit davantage d’un film d’amour, sous toutes ses formes, qu’un film de persécution. Sinon l’amour, le don de soi. Mais pas n’importe lequel, celui qui espère un résultat. C’est la personnalité habitée par Romain Duris. Cet ouvrier obsédé par la réussite professionnelle qui navigue sur de nombreux chantiers et se retrouve embringué dans de multiples relations humaines difficiles. Avec sa petite amie, laquelle très occupée, ne peut être à ses côtés régulièrement. Un ami qui a réussi mais qui est passé au stade de looser invétéré, coincé dans sa vie de merde dira Duris. Des personnes âgées qu’il s’en va visiter, s’occupe d’eux, nous l’apprendrons plus tard, dès l’instant qu’il a perdu son père. Duris qui fait du Duris. Un peu le même que chez Audiard. Tout aussi insupportable. C’est marrant parce que la mise en scène m’a fait penser à du sous-Audiard. Des plans serrés sur les visages, une caméra qui suit chaque corps derrière la nuque, qui tourne autour, une musique – plutôt des sons – stridentes tentant de faire passer un climat d’angoisse. Chéreau tente beaucoup. Il tente tellement qu’il se produit un énorme décalage dans son film, peut-être que c’est voulu, j’en doute. Chaque personnage semble faux. Chaque relation paraît fausse. Tellement tablée sur l’écriture qu’à défaut d’être identificatrice elle en devient éreintante. On ne sait plus si l’on doit en rire ou en pleurer, une chose est certaine si le dernier est visé ça ne fonctionne pas. Je n’ai même pas parlé d’Anglade qui pourtant semble être le persécuteur du film. Pour moi il n’était qu’un chaînon manquant dans la vie de Duris, cet homme qui va lui faire se rendre compte que lui aussi, à l’instar de tous ceux autour de lui, est complètement à côté de la plaque. Anglade n’existe pas dans ce film, c’est la conscience de Duris. Il y a aussi ce surlignage sans cesse. Duris joue un personnage fou, incapable du moindre calme, d’un peu de stabilité. Et le cinéaste appuie cela en le montrant en train de parler dans ses rêves, en montrant son appartement aussi bordélique que son chantier. Scène finale plus que désagréable qui voit ce couple se défaire pour avoir ressenti cette impossibilité de cohabitation, une séquence longue de corps enlacés, de réactions violentes, pulsionnelles, un verre se casse, le couple, désormais face à face, ramasse les morceaux, les éparpille sur la table. Gainsbourg s’en va d’un côté. Duris de l’autre. Mysteries of love. Mauvais film..
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