4.0 Je suis vraiment partagé. En un sens je trouve le concept tellement évident et propice au genre que je suis passionné par son esprit hardcore et jusqu’au-boutiste. Il se crée une peur de l’arme blanche, une peur du contact entre le couteau et le nombril tellement impressionnante que les quelques revolvers du film n’ont aucun impact émotionnel. Se joue alors un mécanisme de l’horreur particulier. Les apparitions habituellement vouées à créer un sursaut sont remplacées par un cadrage discret laissant apparaître des ombres. Lorsque la future maman est assise dans son fauteuil le plan est serré, sur son visage. Par un travelling arrière on ne va pas tarder à y découvrir l’ombre de cette autre femme dans le couloir derrière elle. Plus que de jouer sur une peur basique les cinéastes ont optés pour une peur de situation. Le mécanisme fonctionne. On est parfois à la limite du supportable. L’expérience, aussi physique soit-elle, pourrait s’apparenter à celle vécue devant un Martyrs.
Et dans le même temps je n’y vois que perversion. Voir ces deux noms de réalisateurs collés côte à côte m’évoque une expérience perverse comme le versant gore de la pornographie. Ce n’est pas tant le fait que ce soient des hommes qui filment une expérience que seule une femme peut ressentir – Finalement ce culte de la chair, de l’organique n’est pas nouveau, avant eux il y avait Cronenberg – que l’empathie générale qui se dégage de tout ça. Chez Cronenberg c’est aussi vivant que théorique. Ici, on cherche tellement à s’ancrer dans le réel (replacement dans le contexte de l’actualité, tragédie de famille suivie de près, impuissance policière…) alors qu’il s’agit d’un fait totalement improbable, que l’enjeu ne peut-être que pervers. Façon Saw en quelque sorte. Où l’on se délecterait de voir souffrir, d’entendre crier, d’être inondé de sang. C’est un film extrêmement sanguin. Cette surenchère aurait été géniale si les cinéastes avaient su se détacher de leur récit, s’ils ne s’étaient pas trop pris au sérieux. Il y a autre chose qui ne fonctionne pas du tout : l’effet de surprise au niveau de l’intrigue. Cette dernière est mince pourtant on sent arriver le flash-back essentiel une demi-heure trop tôt. Le film est par ailleurs embarrassé par de nombreux effets assez laids. Comme pour cette scène ridicule où Béatrice Dalle est face caméra, énervée à en écraser un chat entre ses mains, et que pour retranscrire cela on nous sert des images hallucinées en saccades carrément insupportables. Toujours ce choix abject de vouloir montrer et choquer plutôt que de susciter le gore. Pour le reste c’est souvent invraisemblable mais ça reste une expérience. Pas très convaincante certes mais qui réserve son lot de scènes gores.
0 commentaire à “A l’intérieur – Julien Maury & Alexandre Bustillo – 2007”