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Archives pour 16 février, 2010

I love you Philip Morris – Glenn Ficarra & John Requa – 2010

I love you Philip Morris - Glenn Ficarra & John Requa - 2010 dans Glenn Ficarra & John Requa 19242932Kiss me if you can.   

   4.0   Qu’on se le dise, la réussite du film tient beaucoup à la performance de Jim Carrey. Il est formidable. Très drôle, comme souvent, s’affranchissant de plus en plus de ses grimaces coutumières, mais aussi très touchant. S’il campe il est vrai est un immense escroc, c’est aussi celui d’un homme qui aime très fort un autre homme. La voix off n’est pas ce qu’il y a de plus réussi ici, elle tente d’offrir un rythme qui n’est pas vraiment celui auquel le film aspire. Finalement toute la partie jusqu’à son accident de voiture – cette scène arrive relativement vite quand même – ne m’intéresse que très peu. On est dans la tête de ce type qui dit être en  train de mourir, on envoie balader les bonnes petites conventions. Il y a un découpage et une amorce de cynisme qui me rend le personnage complètement antipathique.

     Par la suite, c’est comme s’il y avait deux films. Un esprit Catch me if you can où Steven Russel l’escroc se fait passer pour un brillant avocat avant de devenir le directeur financier d’une immense entreprise. Episode sympathique, quoique pas très original dans sa construction. Le problème c’est que je n’y crois absolument jamais. On est tellement dans un registre burlesque que cette partie là, basée sur un système répétitif, presque sous forme de running gags, n’obtient pas vraiment l’effet escompté. Le rythme est trépidant. C’est gratuit. Ça fait papier peint. Non, là où vraiment le film réussit une approche très belle, très touchante c’est dans la relation entre les deux hommes. Cette rencontre en prison. Steven Russel qui faisait tout ça pour l’argent, et uniquement pour l’argent, se retrouve à faire tout ça pour Philip Morris et l’argent. I love you Philip Morris devient alors un véritable film romantique. Mais de la même manière je trouve leur histoire intime un peu noyée sous l’histoire d’escroquerie. Finalement ce sont les passages en cellule qui sont les plus réussi. Soit tous les instants où Steven n’utilise pas son pouvoir d’anguille. On est alors en droit de se demander si l’homme était vraiment amoureux de Philip, et pas plutôt de la cavale avant tout.

La tisseuse (Fang zhi gu niang) – Wang Quan An – 2010

La tisseuse (Fang zhi gu niang) - Wang Quan An - 2010 dans Wang Quan An la-tisseuse-9-4146330rtnly_1798-300x201 Nouveau départ.    

   6.0   Rien de bien neuf et pourtant un film qui m’a beaucoup touché. En fin de compte je crois que c’est un film sur la dernière fois. Lily, tisseuse trentenaire et mère de famille apprend qu’elle est touchée par une leucémie aiguë. Cloîtrée depuis dix ans dans une vie qu’elle déteste – elle ne supporte pas son travail et n’éprouve pour son mari que de l’indifférence – c’est son occasion de tout changer. La première partie du film – situation, découverte de la maladie, pensées suicidaires – n’est pas la plus passionnante. Néanmoins elle permet une valorisation du personnage, le cinéaste ne concentrant sa caméra pour ainsi dire que sur elle. Il y a du cinéma Dardenien quelque part. La première séquence rappelle beaucoup Le fils. Le bois ayant été remplacé par le tissu. C’est un beau portrait de femme au bord de la rupture, ça ne demande qu’à exploser. Il est question de voyage ensuite. Pour voir la mer, sa priorité. Et puis une volonté plus secrète : celle de revoir l’homme qu’elle aimait autrefois. Cette rencontre est absolument magnifique. A partir de là le cinéaste filme beaucoup mieux le milieu industriel d’ailleurs. On n’est pas non plus chez Jia Zhang-Ke mais par moment on s’en rapproche. Il y a une beauté infinie, une profondeur dans le regard de cette femme dans lequel on arrive à y ressentir ses émotions. C’est la force du regard dans le vide, de la pensée mélancolique. Très peu de larmes dans ce film. Il y a bien quelques défauts par ci par là mais il a su m’emporter. Dans cette immense usine vidée, probablement délocalisée, où l’on n’en saura pas plus. Sur ces voies de chemins de fer. Sur cette plage, où un couple coréen demandera à la jeune femme de les prendre en photo. Ils feront de même avec elle et sa retrouvaille. Elle poussera une de ses mèches de cheveux comme l’on cacherait une cicatrice. Le front dégagé elle se sent sûrement rajeunir. C’est la dernière fois qu’elle voyait la mer, elle s’en doute, et nous le savons depuis le départ. C’est aussi la dernière fois qu’elle traversera la cité ouvrière à vélo, derrière le dos de son homme. La neige a tout enseveli. Le paysage macabre, spectacle de ruines, est devenu paysage immaculé. La jeune femme peut s’en aller. Dommage que le cinéaste ajoute dix minutes inutiles à son film, il avait les moyens de le terminer de façon plus personnelle, plus marquante. C’est tout de même une belle surprise.


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