Kiss me if you can.
4.0 Qu’on se le dise, la réussite du film tient beaucoup à la performance de Jim Carrey. Il est formidable. Très drôle, comme souvent, s’affranchissant de plus en plus de ses grimaces coutumières, mais aussi très touchant. S’il campe il est vrai est un immense escroc, c’est aussi celui d’un homme qui aime très fort un autre homme. La voix off n’est pas ce qu’il y a de plus réussi ici, elle tente d’offrir un rythme qui n’est pas vraiment celui auquel le film aspire. Finalement toute la partie jusqu’à son accident de voiture – cette scène arrive relativement vite quand même – ne m’intéresse que très peu. On est dans la tête de ce type qui dit être en train de mourir, on envoie balader les bonnes petites conventions. Il y a un découpage et une amorce de cynisme qui me rend le personnage complètement antipathique.
Par la suite, c’est comme s’il y avait deux films. Un esprit Catch me if you can où Steven Russel l’escroc se fait passer pour un brillant avocat avant de devenir le directeur financier d’une immense entreprise. Episode sympathique, quoique pas très original dans sa construction. Le problème c’est que je n’y crois absolument jamais. On est tellement dans un registre burlesque que cette partie là, basée sur un système répétitif, presque sous forme de running gags, n’obtient pas vraiment l’effet escompté. Le rythme est trépidant. C’est gratuit. Ça fait papier peint. Non, là où vraiment le film réussit une approche très belle, très touchante c’est dans la relation entre les deux hommes. Cette rencontre en prison. Steven Russel qui faisait tout ça pour l’argent, et uniquement pour l’argent, se retrouve à faire tout ça pour Philip Morris et l’argent. I love you Philip Morris devient alors un véritable film romantique. Mais de la même manière je trouve leur histoire intime un peu noyée sous l’histoire d’escroquerie. Finalement ce sont les passages en cellule qui sont les plus réussi. Soit tous les instants où Steven n’utilise pas son pouvoir d’anguille. On est alors en droit de se demander si l’homme était vraiment amoureux de Philip, et pas plutôt de la cavale avant tout.
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