7.0 Les rues de Hong Kong bondées, il pleut des cordes, tous s’agitent, parapluies à la main. Une fusillade dans le quartier vient d’avoir lieu. Quatre tueurs se sont égarés dans la foule. Le blanc a une perte de mémoire soudaine mais attendue. Il se retrouve à chercher ses collègues grâce aux photos qu’il a prises d’eux, auparavant, anticipant cet événement. Johnny sous une pluie battante, scrutant les visages de la foule puis ceux des clichés dans sa main, afin d’en associer le réel à son image… C’est l’une des merveilleuses scènes de Vengeance, film orchestré par Johnnie To, le nouveau maître du cinéma d’action hongkongais. Vengeance est un film très classique scénaristiquement, très proche d’un Melville dont il rend un hommage évident avec la présence du personnage Jeff Costello, Hallyday ayant remplacé le Delon du Samouraï de 1967. Oui le scénario est mince, et en plus de cela étouffé par les défauts de mémoire du héros, mais il n’en est pas inintéressant pour autant car il s’avère surprenant, très direct, très stylisé, finalement unique en son genre. En début de film, Costello qui s’apprête à venger sa fille, dont la famille a été massacrée par des malfrats de la triade, se voit confronté à trois autres tueurs, dans un motel, venus effectués leur labeur. Il a l’occasion de les balancer (le témoignage), de les buter. Le film de justicier n’est pas loin et pourtant pas du tout. Costello va prendre ces trois tueurs sous son aile pour l’aider à accomplir sa vengeance. Comme chez Melville pas de moralisme malvenu, To nous montre simplement des tueurs, des humains et quel que soit le bord tous sur la même échelle. Monstres dans les scènes de massacres. Touchants dans leurs intimités familiales. Impressionnant dans le travail, la préparation des coups, les fusillades. Comiques dans des situations plus quotidiennes, moins surréalistes. Et bien entendu chez To il y a une science de la mise en scène, principalement du montage. Jeu d’ombres et de lumières dans un affrontement au clair de lune. Utilisation maximale du vent dans deux séquences phares, une scène de fusillade presque abstraite dans un champ de blé, la scène de révélation finale et cette cravate qui vient trahir son porteur. La pluie aussi où lors de cette dernière séquence d’anthologie elle apparaît, très verticale, prenant une dimension particulière dans les rues de Hong Kong. Rarement les éléments naturels n’auront été autant sollicités dans un film d’action. Probablement l’un des films les plus funky de l’année. J’ai très envie de le revoir…
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Archives pour 25 février, 2010
In the air (Up in the air) – Jason Reitman – 2010
Publié 25 février 2010 dans Jason Reitman 0 Commentaires 2.0 C’est un nouveau Thank you for smoking. Donc un nouveau film insupportable de la part de Reitman. Entre ces deux là il y avait Juno, pas brillant, mais ma foi, plutôt sympathique. C’est ce à quoi tend In the air : être un film sympathique. A l’image de Georges Clooney, suffisant quoiqu’un peu trop What else ?! Je n’aime pas le procédé cynique utilisé, tous les personnages me paraissent antipathiques. En fait je dirai même que je m’en fou complètement. Reitman ne fait pas du Moore, tant mieux, mais sa technique tourne à la farce, presque à la moquerie. Je m’ennuie littéralement, entre trois répliques rigolotes et une musique lourdingue omniprésente. C’est un film qui existe pour voir Clooney. Toutes les personnes qui riaient dans la salle ne le faisaient pas pour les textes, ni les situations, simplement pour Clooney, sa gueule et ses mimiques. Ça ne m’intéresse pas. Pire ça ne me fait pas rire.