4.0 Héritier Dardenien, La pivellina, petit film italien tourné avec pas grand chose est doté d’une grande générosité, c’est un film très humain, trop peut-être. Au sens où l’on filme des vies plus que des corps dans des vies, ce que font les Dardenne par exemple. La Pivellina diffère donc sur ce point là en optant pour un registre plus documentaire, d’apparence plus authentique. Mais il y a un souci majeur : Là où Jean Rouch faisait durer sinon le plan, au moins les situations de vie, nous amenant à le vivre aussi, nous restons loin ici, constamment. Il y a bien des instants dignes d’intérêt mais on ne les voit pas, on n’en a pas le temps. On aimerait voir davantage de ce cirque. De ce repas d’anniversaire. Au lieu de cela on s’intéresse à de nombreux personnages mais à la fin on ne les connaît toujours pas. Alors c’est peut-être un film sur l’éducation d’une manière générale, voilà pourquoi en plus de la bambine Asia, on voit aussi très souvent cet ado qui vit chez sa grand-mère mais préfère passer son temps dans la troupe du cirque. Bref, la barrière émotionnelle est telle que je suis resté froid d’un bout à l’autre, reconnaissant l’intérêt du film indéniablement, malheureusement assez vide, mal rythmée, anti-Dardenien pour le coup.
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Archives pour 5 mars, 2010
La pivellina (Non è ancora domani) – Tizza Covi & Rainer Frimmel – 2010
Publié 5 mars 2010 dans Tizza Covi & Rainer Frimmel 0 Commentaires6.5 Wes Anderson, réalisateur de l’excellent Darjeeling Limited est passé à l’animation. Examen réussi. Finalement on reste bien chez Anderson et son obsession pour la famille diversifiée, pour l’aventure singulière, fédératrice. Cadrages identiques traçant des lignes géométriques labyrinthiques : Une maison dans la famille Tenenbaum, un sous-marin dans la vie aquatique, un train dans The Darjeeling limited, une chambre dans Hotêl Chevalier, voici un monde souterrain où se sont réfugiés des animaux dans Fantastic Mr Fox. La magie d’un lieu, Wes Anderson le rend toujours magnifiquement, et à sa manière.
Mr Fox est le roi des animaux dès qu’il s’agit de voler des poules, il en a fait sa vocation, échappant même dans les pires situations à ses bourreaux humains. Seulement un jour, Mme Fox lui annonce qu’elle attend un enfant, alors il se range et devient un animal dans la loi, travaillant comme éditorialiste. Cet argent lui permet d’envisager un déménagement dans un bel arbre. L’endroit est beau et finalement Mr Fox se rend compte que ce qui clochait chez lui n’était pas l’endroit. Il va mal, comme sa femme, comme son gosse, en pleine crise d’adolescence. Alors il replonge. Mais intelligemment, pense t-il, juste le temps d’un coup de maître. Son arbre a vu sur trois propriétaires grincheux qui font des élevages de poules et d’oies. Les différents vols se déroulent comme prévu mais la vengeance des fermiers s’apprête à être redoutable.
Fantastic Mr Fox n’est pas forcément un film hilarant mais il m’a offert le sourire durant toute la projection, il donne une pêche incroyable. C’est un grand dessin animé d’aventure qui ne fait aucune pause sentiment – ou si peu – et ne s’arrête pas une seconde. Dans les dialogues principalement, tous fantastiques. Et puis comme toujours chez Anderson il y a de belles envolées poétiques. C’est drôle j’ai toujours eu un peu de difficulté à accrocher à ses films, généralement ses personnages ne me parlent pas. Depuis Darjeeling je me rends donc compte que c’était l’unique chose qui me gênait chez lui. Car ces deux derniers films sont très beaux. J’ai toujours eu une réticence à l’animation. Fantastic Mr Fox fait parti de ceux qui pourraient me faire définitivement aimer le genre.