6.5 Qu’est ce qui m’a manqué avec le diptyque Election, ses deux films qui ont précédé celui-ci ? Probablement la dérision. L’action c’est une certitude, Election en étant quasiment dépourvu, mais aussi l’humour inhérent aux scènes d’action justement. A croire que To ne sait pas délier les deux. Election c’était beau mais c’était chiant. Et puis ces histoires de mafia, de triades, avec volonté de prise de pouvoir d’un côté et obsession de la dignité de l’autre, franchement on a vu ça cent fois, autant revoir la trilogie de Coppola. Non, Exilé se rapproche davantage de Vengeance (qu’il a fait après) que j’aime aussi beaucoup. Bien qu’ils soient pourtant très différents tout de même, il y a au centre comme souvent le thème du retour, de la vengeance personnelle. Ce climat là plane beaucoup sur Exilé. Dès la première séquence. Une bande de tueurs fait irruption chez un ancien de chez eux qui a décidé de se ranger pour passer du temps avec sa femme et son gosse. On nage en plein western. Et très vite on se met à rire. On est donc en plein western spaghetti revisité. Niveau narration, il y a évidemment pas grand chose mais ce n’est pas ce qui m’intéresse chez ce cinéaste hong-kongais. C’est la forme, ces ralentis hyper stylisés, ces scènes de gunfights à tomber par-terre, dans ces conditions le reste n’est que broutille. Il y a une telle aisance dans la chorégraphie de l’attente et de l’action, tout est magnifiquement millimétré, c’est vraiment excellent. Un régal !
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