Infectés.
5.5 Une bande de jeunes diplômés décident de passer leur week-end dans un chalet au fin fond de la forêt. Cabin Fever doit beaucoup à Evil Dead et son presque huis clos, son budget minuscule, son scénario microscopique. Et même si là aussi on a droit à un esprit survival old school il y a quelque chose qui fonctionne intelligemment dans la propagation de l’infection. On en arrive presque à un cinéma à la Roméro, plus incisif. Lors de leur première soirée l’irruption de deux étrangers va foutre la pagaille : un type et son chien, et plein d’herbe, c’est pour ça qu’ils le laissent s’incruster. Puis plus tard un homme ensanglanté, d’apparence très malade plutôt qu’accidenté, qu’ils vont tenir éloigné d’eux avant de le battre et de le brûler. Plus de possibilité d’utiliser la voiture, que l’homme a tenté d’emprunter, puisqu’elle est couverte de sang. Le pire n’est pas encore arrivé car lorsqu’ils pensent être à l’abri de tout ça, une fille du groupe contracte alors l’infection (dans une scène formidable et absolument immonde, parce qu’au départ très sexuelle avant qu’elle ne devienne carrément dégueulasse…). Ils décident de la mettre en quarantaine dans la remise non loin du chalet. Ils n’ont que le mot ‘contagion’ à la bouche. En réalité, leurs ennuis commencent seulement puisque cette contagion, qui touchera très bientôt tout ce petit monde, presque sans exception (phrase qui prend tout son sens à la toute fin du film), provient de l’eau, tout bêtement. L’homme brûlé qui a terminé son agonie dans le réservoir d’eau l’a contaminé, scène que l’on verra très rapidement dans le film – à sa mort en fait – dans un plan séquence nous menant à un robinet. Peut-être que le pitch est encore plus simple que celui d’Evil Dead. Néanmoins j’aime la vivacité de ce film et l’obsession de ses personnages pour la survie, jamais dans l’acceptation de l’abandon, jamais de larmes. On nage dans un pur film d’horreur, avec deux/trois trucs marrants par-ci par-là et d’une manière générale ça fonctionne très bien, jusqu’au final en hommage à La nuit des morts-vivants de Roméro. On est donc loin d’Hostel, son film suivant, réac, porno et sans intérêt, qui n’avait choisi comme ligne de conduite qu’un dégueuli de scènes de tortures bien glauques, après que l’on se soit tapé une heure de torture porn complètement vaine. Cabin Fever commence très vite, ne laisse pas le temps de souffler et les personnages sont tout de même moins débiles (c’est relatif bien sûr) que dans la moyenne des films de ce genre.
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