The road.
5.5 En regardant Le livre d’Eli j’ai pensé à trois autres films : Le guerrier silencieux, sorti il y a peu, tous deux montrant un loup solitaire se heurtant à une population hostile, tous deux accompagnés par une personne, et puis dans l’esthétique jusqu’au-boutiste aussi d’ailleurs. Celui-ci avec le culte de la crasse, de la boue dans des combats secs et bruyants tandis que Le livre d’Eli avance dans un trip beaucoup plus ‘ombres et lumières’ avec ce même penchant pour la violence brute, le combat rapide. Le film tente plein de choses, ne choisit jamais vraiment une unité de forme. Dans une autre séquence de maison assiégée, avec menace au lance-roquettes c’est au film de Cuaron Les fils de l’homme que j’ai beaucoup pensé, dans l’utilisation du plan-séquence impossible. Les impacts de balles sont très impressionnants, et la vitesse de l’action c’est presque du jamais vu. En terme d’ambiance, de climat post-apocalyptique, c’est au deuxième volet de Mad Max auquel Le livre d’Eli m’a fait penser. Il semble clairement s’en inspirer, dans l’esprit des personnages déjà (tous déjantés et ultra-grimaçants), les couleurs (on navigue constamment dans une espèce de sépia hyper léché) et le décor, son utilisation du désert, des paysages en ruines. C’est en fin de compte un film que j’aime bien. J’aime principalement le personnage qu’ils ont crée en Gary Oldman, qui dépasse le simple concept de grand chef de post-apocalypse, convoitant le fameux livre qui lui permettrait, dit-il, de maîtriser plus facilement sa population. C’est à mon sens la bonne idée du film de foutre ce livre au milieu, comme objet convoité pour régner et embobiner les gens d’une part, pour le protéger et le sceller dans un musée d’autre part. L’histoire est simpliste, mais c’est dans cette dichotomie du bien du mal que naît la réflexion sur les priorités. Même si ça ne va pas très loin (je le vois davantage comme un film d’action Point A/Point B que comme autre chose) j’étais plutôt surpris de certaines tournures. Après, concernant la fin, rien de formidable, c’est même assez bateau, disons qu’une fin en queue de poisson ou une non-fin auraient été plus corrects je ne sais pas. Dès que Le livre d’Eli n’est plus film d’action il devient moins bon film.
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