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Archives pour 14 juillet, 2010

Ce vieux rêve qui bouge – Alain Guiraudie – 2001

Ce vieux rêve qui bouge - Alain Guiraudie - 2001 dans * 100 reve2-300x200Cet obscur objet du désir.

   10.0   C’est un film que je voulais voir absolument pour son titre magnifique qui attirait ma curiosité d’une part et aussi parce que j’ai découvert il y a peu le cinéma de Guiraudie avec le délicieux Roi de l’évasion. Dans ce dernier le rêve était quelque chose d’omniprésent, on aurait presque dit qu’il planait complètement, et ça bougeait d’ailleurs, énormément, ce n’était pas un rêve de tout repos. Ce vieux rêve qui bouge c’est un peu tout le contraire dans l’utilisation géographique, très statique accompagné de plans en majorité fixes, souvent des plans larges, comme pour montrer des corps humains minuscules enfermés dans un corps d’entreprise bien trop immense. Nous sommes en campagne dans un petit village non loin de Clermont Ferrand. Une usine s’apprête à fermer ses portes et les employés effectuent leur dernière semaine de labeur sans trop savoir ce qui les attend ensuite, sans objectif réel. On y entendra des discussions banales, on les verra se reposer et boire des bières. On ne verra pas vraiment de vie dans cette usine. Comme dans un rêve où les occupants n’y seraient pas à leur place. On y voit bien des machines mais on ne voit pas de travail se faire. Mais depuis le début du film on suit un être particulier dans cette usine. Un jeune homme sensé réparer une machine en mauvais état. Il échangera quelques mots avec certains employés, mais aussi avec son chef de chantier, puis il y aura des regards, que l’on ne soupçonne pas vraiment d’abord, puis beaucoup plus explicite ensuite. Alors le film embraye sur l’attirance. Trois personnages sont concernés : Louis, le vieux briscard, la cinquantaine qui en fait soixante qui bande (je cite) pour le jeune homme depuis trois jours ; Donand, son chef, sympathique et attentionné, dont la marche vers l’usine le matin se fait chaque jour de plus en plus rapide ; Jacques, le jeune homme qui éprouve peu à peu quelque chose de très fort pour le second. Le climat sexuel que j’avais ressenti dans Le roi de l’évasion refait surface, avec des regards dans un premier temps, puis l’apparition d’objets particuliers, liés à la machine, qu’au départ nous n’avions qu’à peine remarqué, qui prennent désormais une dimension éminemment phallique. C’est drôle car une fois que l’on a découvert ça on voit les symboles partout, dans tous les plans. J’aime ce que dit le film sur le désir, sur ces attirances qui ne se contrôlent pas, j’aime son utopie, j’aime cette ambiance, si lourde et pourtant si agréable.

Tout droit jusqu’au matin – Alain Guiraudie – 1994

tout_droit_jusqurau_matin_1_smallEn avant, jeunesse !

   6.0   Un village, on ne sait où. Un homme, réduit ici à un simple personnage fantôme, peint en rouge les murs de la ville. Un autre homme, le personnage que l’on va suivre, tente de l’arrêter et pendant ce temps effectue un long monologue. Il parle de son job, et du travail d’une manière générale. D’un collègue au bord de la retraite, qui lui conseille de changer, alors que lui, dit-il, a toujours fait la même chose, comme s’il voulait venger son avenir condamné. Et puis de toute façon il voudrait pas faire autre chose, dit-il, il aime bien bosser la nuit, il se sent dans son élément, même s’il sait qu’une vie de famille est compromise évidemment. Il veut juste un travail qui lui laisse du temps libre pour le moment. Il pense qu’il ne faut pas trop se plaindre de sa condition etc…Par de longs plans fixes le cinéaste choisi de filmer le personnage s’engouffrer dans les ruelles du village. Naviguer entre ombres et lumières. Ou de filmer un carrefour de ruelles (l’ultime plan) avec comme uniques lueurs les profondeurs jaunâtres des allées, comme unique mouvement les corps de ces deux hommes, un chat et sa souris, dans une course poursuite sans fin. Le monologue, quoiqu’il arrive, perdure, détachée de l’action. Ce n’est pas fou mais c’est loin d’être anecdotique formellement parlant. Franchement, par moment, on se croirait dans un film de Pedro Costa.


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