6.0 Un village, on ne sait où. Un homme, réduit ici à un simple personnage fantôme, peint en rouge les murs de la ville. Un autre homme, le personnage que l’on va suivre, tente de l’arrêter et pendant ce temps effectue un long monologue. Il parle de son job, et du travail d’une manière générale. D’un collègue au bord de la retraite, qui lui conseille de changer, alors que lui, dit-il, a toujours fait la même chose, comme s’il voulait venger son avenir condamné. Et puis de toute façon il voudrait pas faire autre chose, dit-il, il aime bien bosser la nuit, il se sent dans son élément, même s’il sait qu’une vie de famille est compromise évidemment. Il veut juste un travail qui lui laisse du temps libre pour le moment. Il pense qu’il ne faut pas trop se plaindre de sa condition etc…Par de longs plans fixes le cinéaste choisi de filmer le personnage s’engouffrer dans les ruelles du village. Naviguer entre ombres et lumières. Ou de filmer un carrefour de ruelles (l’ultime plan) avec comme uniques lueurs les profondeurs jaunâtres des allées, comme unique mouvement les corps de ces deux hommes, un chat et sa souris, dans une course poursuite sans fin. Le monologue, quoiqu’il arrive, perdure, détachée de l’action. Ce n’est pas fou mais c’est loin d’être anecdotique formellement parlant. Franchement, par moment, on se croirait dans un film de Pedro Costa.
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Tout droit jusqu’au matin – Alain Guiraudie – 1994
Publié 14 juillet 2010 dans Alain Guiraudie 0 CommentairesLaisser un commentaire
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