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La disparition d’Alice Creed (The disappearence of Alice Creed) – J.Blakeson – 2010

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Rapt en huis-clos.    

   6.0   C’est pas mal du tout pour plusieurs raisons : l’interprétation impeccable, j’y reviens ; l’énergie sobre sans relâche du film à l’image de sa séquence initiale ; son scénario qui prend forme à mesure que l’échéance arrive, comme des complications accentuées par l’angoisse montante inhérente au genre. Mais la bonne idée de Blakeson, déjà scénariste de l’excellent The Descent (huis clos souterrain avec que des filles) est d’avoir opté pour l’enlèvement avec rançon entièrement vécu de l’intérieur. Pas d’autres personnages durant tout le film que les deux ravisseurs et la victime. C’est casse gueule et il s’en sort plutôt bien. D’une part car le film ne prend pas le temps d’être sentimental. On le voit dès l’entrée en matière : Deux hommes, les préparatifs d’un enlèvement (on ne voit même pas les repérages), le rapt froid rapide, l’enfermement, on déshabille puis on rhabille la victime, menottée, un sac sur la tête et bâillonnée. Première séquence en musique, accentuant le côté petite scène rapide façon générique d’entrée, pour bien montrer que ce n’est pas vraiment ce qui nous intéresse. Pourtant cette première scène est plutôt bien agencée, très sobre, très claire. Et le reste du film le sera tout autant, même dans ses rebondissements, on ne cherche pas à perdre le spectateur, puisqu’il est sensé être déjà perdu sans qu’il ne le sache, c’est donc petit à petit que le vrai scénario se dessine et que l’on comprend pas mal de choses, dans les liens entre ces trois personnages. En fin de compte on est au départ dans un rapt classique, un peu comme dans le film de Belvaux d’ailleurs, sauf que celui-ci sera principalement vécu du côté des ravisseurs plutôt que du côté de la victime. Puis on dérive vers un règlement de compte façon Sexcrimes à trois. Les complications que j’évoquais ne sont donc aucunement dues à l’extérieur, à un quelconque refus de payer la rançon par exemple (très classique ça) mais tout simplement dans ce cocon là, entre les ravisseurs et la victime, entre les ravisseurs eux-mêmes. Ce qu’il y a de l’autre côté on s’en balance complètement. C’est dans les relations entre chacun que le film tient tout son intérêt. Une double histoire d’amour. J’aime l’idée même si je ne crois pas du tout en la relation entre les deux hommes, ça ne semble pas vraiment crédible, ou alors aurait-il fallu faire un film davantage centré sur cette relation particulière. En l’état, je ne vois pas trop l’intérêt de cet amour parallèle ici. Néanmoins pourquoi pas ça n’enlève pas la réussite du film. L’interprétation est sublime. J’étais pourtant réticent à l’idée de retrouver notre cher Eddie Marsan – ‘Enraha’, qu’il répétait non-stop dans Be Happy de Mike Leigh – avec sa gueule de hooligan que je voyais davantage dans la comédie qu’autre chose. En fin de compte il est excellent, tout de colère visible – un poil cabotin quand même – et d’amour contenu. Il y a aussi l’acteur de Sweet siwteen de Ken Loach, presque dix ans plus tard, dans un rôle non pas similaire mais rapprochant, très sensible autant qu’il peut devenir menaçant, violent. Et il y a l’actrice, Gemma Aterton, qui joue la victime, justement pas si ‘victime’ que ça (dans le sens où elle n’est pas du genre à se laisse faire) qui est une révélation, carrément excellente. Je ne comptais pas aller voir le dernier Frears, j’irais finalement, elle y tient le premier rôle paraît-il. 

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