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Archives pour 20 juillet, 2010

Mère et fils (Mat’i syn) – Aleksandr Sokurov – 1998

mere-et-fils-01Le secret du temps.

   9.0   C’est en cinéaste peintre qu’Aleksandr Sokurov a crée ce chef d’œuvre qu’est Mère et fils, Mat’i syn dans sa langue originale. L’un des plus grands esthètes de notre temps, qui est aussi un cinéaste qui aime transcender le cadre, les conventions du cinéma réalise ici, et à l’instar de L’arche russe – un plan séquence unique d’une heure et demi – quelques années plus tard, un film sans équivalent. Mère et fils puise ses références du côté des grands peintres impressionnistes tout en se situant parfois proche de cinéastes majeurs comme Tarkovski, peut-être même Bergman.

     C’est la matière même de l’image que l’on travaille ici, ce qui rend chaque plan très pictural, avec ses nombreuses lignes de fuite, son incurvation. Sokurov travaille l’image mais aussi le mouvement et le son. Une locomotive qui traversera l’écran laissant dégager ses volutes de fumée. Elle est bruyante. Et elle disparaît derrière la colline. La fumée s’évapore. Le bruit continue seul. Il y a comme ça un respect des choses et du temps que l’on voit trop rarement. C’est comme une peinture en mouvement. On apprivoise tout ce qui nous est proposé. La présence du tonnerre aussi comme une menace permanente. Ces chemins à n’en plus finir tout droit sorti d’Offret. Un moment donné l’on voit un champ de blé que le vent secoue violemment. Le plan dure un temps. Le bruit couvre tout. On a l’impression de voir un océan de blé. C’est magnifique.

     Epure narrative magnifique puisqu’il s’agit de montrer les dernières heures de la vie d’une femme, gravement malade, accompagnée de son fils, qui veille à son chevet. Elle a le choix de dormir mais elle préfère sortir. Longue balade dans une campagne isolée, où une mère dans les bras de son fils ne font plus qu’un avec la nature. C’est un film d’une force incroyable, quasiment en temps réel, probablement l’un des films les plus purs qui m’ait été donné de voir. L’amour qui traverse la nature en attendant la mort. C’est beau, limpide et cruel. Et c’est très étrange cette impression d’avoir visionné un film à part, incroyablement moderne, qui tendrait vers le cinéma que j’admire exactement, tout en redistribuant en plus de nouvelles cartes pour le cinéma à venir. Mère et fils serait pour moi une forme d’absolu cinématographique.

Le pornographe – Bertrand Bonello – 2001

Le pornographe - Bertrand Bonello - 2001 dans Bertrand Bonello 69215978_ph4-300x200     6.5   Déception. Bertrand Bonello ayant réalisé un film qui à ce jour reste premier de mon top 2008 j’étais plus que curieux de découvrir ce film là et Tiresia, plus tard. Alors je suis déçu parce que là où il m’avait embarqué dans De la guerre, ici il me laisse de côté. Pourtant tout commençait à merveille. Léaud est un réalisateur de films pornos. Il a œuvré dans les années 70 mais reprend le flambeau afin de payer de vieilles dettes. Il voudrait faire les choses à sa manière, mettre de l’amour dans ce qu’il filme, limite faire du porno auteuriste. On ne lui laisse pas faire. A côté de ça, son fils, qui avait quitté la maison il y a dix ans justement parce qu’il apprenait que son père était un pornographe reconnu, revient aux sources. C’est cette nouvelle relation qui appelle à être passionnante mais qui moi m’a profondément ennuyé. Ce garçon qui s’embarque dans des manifs. Cet homme qui voudrait se construire un îlot en pleine forêt. Chacun fait la révolution à sa manière. Il en ressort quelque chose de très théorique. Beaucoup moins vivant, atmosphérique que l’est De la guerre. Ça manque clairement de folie. Le fait de filmer une séquence porno en train de se faire oui il y a un truc osé qui fonctionne, qui montre l’esprit ultra fabriqué du genre. Il y a des instants aussi très étranges. J’ai pensé au Visage de Tsaï Ming-Liang par moments, probablement parce que Léaud m’y faisait penser, mais aussi pour le côté « film qui ne raconte rien ». Mais finalement à aucun moment je me suis senti embarqué par l’ambiance du film. Hâte de voir Tirésia tout de même.

 


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silencio


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