2.5 Ce court est très intéressant parce qu’il montre les limites du cinéma de Gaspar Noé, quand il s’agit d’écouter ses personnages. La parole chez Noé est réussie lorsqu’elle est off (Seul contre tous), lorsque l’objectif ne cherche pas tant à montrer qu’à s’immiscer (Le métro puis l’appartement dans Irréversible), lorsque le plan est fixe mais que le personnage qui parle fait un peu autre chose (Son court Intoxication). Ce qui ne fonctionne pas ici ce n’est pas le fait que les mots soient indépendants de l’image (Paz Encina le fait magnifiquement dans Hamaca Paraguaya par exemple) mais simplement le fait que l’image soit inutile, grossière voire putassière. Effectuer des gros plans sur un type qui parle de son sida, voir que physiquement il en souffre, ça ne m’intéresse pas de la façon dont il le fait : l’homme est assis sur un lit, ou debout dans une chambre, mais il ne vit pas vraiment. L’observer dans son quotidien (parce qu’il dit que même si la maladie l’immobilise, moralement et physiquement, il tente malgré tout de faire des choses) d’autant qu’il y a plein de trucs à montrer, aurait sans doute été plus judicieux. On est au Burkina Faso, d’accord il ne veut pas filmer le pays, sans doute pour universaliser ce message, mais était-ce une si bonne idée d’immobiliser le personnage, de casser la structure basique de dialogue dans l’image ? Bien sûr que cet homme se meurt peu à peu, mais fallait-il pour autant le montrer sans vie ? Le court dure presque 20 minutes, le procédé est vite usant. Et c’est la mise en scène qui le rend ennuyant, dommage.
- Accueil
- > Gaspar Noé
- > Sida – Gaspar Noé – 2005
0 commentaire à “Sida – Gaspar Noé – 2005”