La chair et la mort.
7.0 C’est un vrai/faux docu sur Nice, où l’on découvre son apparence et son envers, sa liberté de s’auto détruire. Nice apparaît ville de plaisir, ville à plaisirs, enchantement permanent au premier abord et par un montage savant devient moins beau, il semble y flotter une odeur de mort dans ce dédale coloré, éblouissant, trop sans doute. Un homme installé au soleil sur une chaise longue devient noir brûlé dans le plan suivant. Des enfants qui jouent sur un trottoir que l’on découvre peu après rempli de déchets. Même sans être trop démonstratif Vigo tire de Nice quelque chose de désolant. Il suffit de voir ce monde s’empiler, s’adonner à des réjouissances égoïstes, car il n’y a pas vraiment de vie dans cet afflux humain, que l’on soit sur la plage ou sur la promenade des anglais. L’exhibition, la déformation du paysage, l’accoutumance au crade pour finir sur une danse clairement macabre. Vigo disait à propos de son film : « (…) sitôt indiqués l’atmosphère de Nice et l’esprit de la vie que l’on mène là-bas – et ailleurs, hélas ! – le film tend à la généralisation de grossières réjouissances placées sous le signe du grotesque, de la chair et de la mort, et qui sont les derniers soubresauts d’une société qui s’oublie jusqu’à vous donner la nausée et vous faire le complice d’une solution révolutionnaire ». A propos de Nice c’est cela. C’est une vision des plus inquiétantes qu’en a Vigo, et elle date de 1930.
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