Summer samba.
9.0 Un film incroyable, au-delà des mes espérances. Jusqu’ici il y avait toujours un petit quelque chose qui m’empêchait d’y trouver le grand film du cinéaste thaïlandais. L’immersion n’était jamais vraiment totale. Blissfully yours est absolument immense. J’adore sa construction. Il aurait pu durer encore des heures, jamais je ne voulais quitter cette forêt.
Il y a deux parties assez distinctes. Une première d’installation. Le quotidien en Thaïlande. Le combat d’une jeune femme pour faire entrer ce garçon immigré Birman dans son pays. Et une seconde magnifique, très détachée du monde. Entre ces deux parties il y a une transition. Très contemplative, rappelant Mysterious object at noon. On est sur la route et on admire, lentement, ce que l’on a autour de nous. Et l’on s’engouffre dans la jungle. Le bonheur s’approche. Et le générique commence. Après 45 minutes de film c’en est un autre qui démarre.
Il y a comme une rupture, le film devient hyper naturaliste, la caméra se faufile entre les feuilles, filme des instants de silence sur un rocher surplombant la forêt, des petits dialogues le long de la rivière, des scènes de sexe en pleine nature. Il y a comme un bonheur immense, ce genre de bonheur que l’on obtient sans le rechercher, celui qui ne se reproduira sans doute jamais. Pas de retour à la vie, un simple plan très long, sur un visage rempli de sérénité. Pas d’images, simplement quelques mots pré-générique final pour évoquer cet après-bonheur, car ce n’est plus le même film évidemment. Le cinéaste thaïlandais parle de son pays, comme toujours, mais il le filme dans l’intimité. Et il filme le détachement, la fuite plus que l’enlisement. C’est somptueux.
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