Les chasseuses.
5.5 Il n’est pas utile de connaître L’invraisemblable vérité de Lang pour très vite comprendre où est ce que Corneau veut en venir, à savoir le retournement de situation dans un engrenage improbable, d’une affaire de meurtre. Il est parfois question de problèmes hiérarchiques chez Corneau, Dans Série noire par exemple, jusqu’à aujourd’hui peut-être son meilleur film, il est aussi question de retournement des choses, comme dans La menace, et ce Crime d’amour, son dernier film, ne déroge absolument pas aux règles, ça tombe même sous le sens, à tel point que l’on se demande pourquoi le cinéaste n’avait pas réalisé ce correct remake plus tôt à la place de se perdre dans les méandres du précédent, qui était lui le remake d’un film de Melville. On l’aura compris, Corneau n’avait plus grand chose à dire, il avait besoin de faire renaître les classiques. Si le tout début du film laisse présager un plantage sans nom (direction d’acteurs branlante, rythme soporifique, grimaces décuplées, platitude de la mise en scène) la suite sauve les meubles, avec son ambiance un peu poisseuse, ces personnages mystérieux, ce climat hyper sensuel et peu enjoué pré-meurtre, et celui hyper ludique et enfin dynamique post-meurtre. Et s’il s’abandonne à des idées de montages complètement vaines (l’explication par images noir et blanc en flash-back, à chaque nouveau rebondissement improbable dans l’intrigue) Corneau n’en délaisse pas son personnage central, d’arrosé arroseur, qui s’en va chercher son innocence dans la plus folle des manipulations. C’était à qui sera le plus vicieux et efficace. Et ça fait son petit effet je trouve.
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