4.0 Ce film ne fonctionne pas car il ne nourrit aucune empathie pour ses personnages, qui rappelons-le ici sont deux adolescentes pas encore majeures, trouvant toutes deux une fascination dans la mort comme réponse à une société atroce. Là on se dit qu’Elephant de Gus Van Sant n’était pas plus sympathique envers ses personnages, c’est vrai, sauf que c’était justement cette neutralité poétique qui était sublime dedans, cette impression de flottement, de ballet musical, ballet du plan-séquence, ballet de l’espace, du vide, du silence, d’une mort qui s’approche. Des filles en noir est carrément antipathique au sens où tous sont détestables, de ces adolescentes capricieuses au professeur intransigeant, de cette mère (et cette famille) qui ne cherche pas à comprendre aux infirmières d’un hôpital. Tout le monde est pourri. Et c’est sans surprise. En gros on attend que la mort se pointe. C’est un film qui parle de la mort, mais c’est un film mort, qui ne vit justement pas, tout le contraire du dernier film de Weerasethakul. Là où le film tente donc d’être hyper complaisant envers ces deux adolescentes, il échoue lamentablement (puisqu’elles sont énervantes au possible) et ne suscite absolument plus aucun intérêt, étant donné qu’il est accompagné d’une mise en scène sans relief, sans évolution, qui enchaîne les gros plans sur les grimaces et ne prend guère le temps de s’intéresser à l’espace. En même temps il ne semble plus y avoir d’espace autour des deux filles qui sont en plein étouffement permanent. Reste alors que l’interprétation. C’est maigre.
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Des filles en noir – Jean-Paul Civeyrac – 2010
Publié 17 septembre 2010 dans Jean-Paul Civeyrac 0 CommentairesLaisser un commentaire
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