Passion – Jean-Luc Godard – 1982

30   8.0   Il n’est pas impossible que Passion devienne un jour à mes yeux aussi intense, passionnant et important que Le mépris. Godard ça ne prend pas vraiment au premier coup en ce qui me concerne, jamais, je sens que ça me plait, que ça va me plaire ou non, mais il faut re visionner pour en saisir toute la subtilité, toute la richesse. Ce fut donc le cas avec Le mépris, avec Pierrot le fou entre autres et maintenant c’est ce qui se passera sans doute avec Passion. Il y a quelque chose d’extraordinaire dans ce film sans que je ne sache trop en parler encore. L’utilisation des peintures déjà avec ce cinéaste, dans le film, qui tourne essentiellement en reproduisant de grands tableaux, principalement à caractère historique ; La déstructuration totale du récit à tel point que l’on envisage difficilement les différentes interactions entre les personnages. Comment se connaissent-ils ? Quel lien unit telle ou telle personne ? C’est dans cette déstructuration que naît une histoire à la fois très complexe et pas sensationnelle. Une fille d’un côté qui lutte pour obtenir sa prime de licenciement dans l’usine dans laquelle elle travaille. D’un autre, un homme qui tourne un film de façon très scrupuleuse, qui prend trop de temps, qui n’avance pas et est embêté par des problèmes de financements. Il y a cet hôtel qui semble faire le lien. Avec Isabelle Hupert en Isabelle. Et Hanna Shygulla en Hanna. Je ne sais même pas comment raconter un peu de ce film, ne serait-ce qu’un peu. C’est presque impossible. Ça va dans tous les sens. Il y a autre chose que je trouve particulièrement fou mais fabuleux ce sont ces scènes où le son devient indépendant de l’image (légère désynchronisation ou pire encore) où l’on voit donc des personnages s’exprimer, écouter, avec le son de leur voix ou d’une autre par-dessus. On suit alors une parole et une image dissociées. Et puis on a droit à des personnages extraordinaires, comme cette femme qui sert ses hôtes dans une position de gymnastique assez particulière. On n’est jamais rassasié avec Passion. Le film nous emmène dans des contrées étranges sans cesse, sans que ce soit explicable. Dans la toute dernière scène le cinéaste polonais rentre au pays, il croise cette femme que l’on connaît seulement sous le nom de ‘princesse’, lui demande de monter. Elle refuse prétextant qu’elle n’aime pas les voitures. Ce n’est pas une voiture, c’est un tapis volant, répond t-il. Je ne sais pas combien de fois faut-il le voir pour comprendre tout ce que Godard a voulu dire mais quoi qu’il en soit, si cette première fois m’a un peu désarçonné comme quasiment à chaque fois, je n’ai qu’une envie c’est de m’y replonger aussitôt !

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