Pour rire.
5.5 Aja que l’on connaît pour ses excellents films de genres plutôt corsés tels que Haute tension et La colline a des yeux, de loin ses deux meilleurs films, propose avec Piranha non pas une relecture de celui de Joe Dante dans les années 70 mais un film indépendant de toute filiation (il a repris un peu de la fin, et encore vraiment pas grand chose), entièrement basé sur l’esprit série B dans le but d’offrir du gore pour du gore, tout en se marrant à gorge déployée. Il ne faut pas le voir comme autre chose d’ailleurs, ne pas se limiter à sa non crédibilité ni même à une quelconque satire de la société, qu’il avait un peu amorcé dans son précédent film avec l’idée des champignons nucléaires, complètement absente de l’opus de Craven, donc nouvelle. Là s’il y a peut-être un début de critique de l’Amérique profonde, avec sa consommation accrue, son penchant pour le crade, le gâchis, on se rend très vite compte que ça n’intéresse pas le réalisateur. C’est vrai qu’il montre un fond de lac complètement recouvert de cadavres de bouteilles et divers trucs encore incroyables, qui en fait un lieu magnifique hors de l’eau, atroce en profondeur mais ce n’est pas très intéressant ici, bien que ce soit le début, la base de la catastrophe, puisqu’il s’agit d’une bouteille vide justement, qui va ouvrir une brèche vers le fond, laissant s’échapper des piranhas préhistoriques énormes et assoiffés de chair humaine, piranhas que l’on apprendra plus tard, n’ont pas encore leurs organes de reproduction à maturité. Après une première partie de film assez molle, pour ne pas dire inintéressante (un teen-movie pas très nouveau en guise d’installation) Aja plonge par la suite ses personnages dans diverses situations plutôt amusantes, voire improbables, un type qui tourne un film sur un yacht, deux enfants esseulés sur une île, une rencontre avec le doc de Retour vers le futur hilarant en paléontologue retraité qui découvre que ces piranhas là ne sont pas de gentilles bêtes et qu’il faut à tout prix annuler les festivités locales, à savoir le Spring break annuel (on se bourre la gueule pendant une semaine sur le lac Victoria) sous peine d’avoir affaire à un désastre sans précédent. C’est alors qu’arrive la dernière partie du film, sorte de carnage absolu où Aja laisse libre cours à son talent du gore et son imagination pour nous proposer des images absolument immondes tout autant qu’elles peuvent être hyper marrantes. Ce peut-être une nana dont les cheveux sont arrachés par une hélice de zodiaque ce qui a pour effet de lui arracher le crâne avec, un type qui se fait bouffer les deux jambes et qui trouve le moyen de s’inquiéter pour la disparition de sa bite, des gens avec des membres en moins dans tous les sens, un arrachage de corps assez surprenant, du sang à gogo, bref le dîner est servi. Evidemment ça en fait l’un des films les plus drôles de l’année et c’est encore plus drôle de voir une salle faire beurk toutes les cinq secondes ! Finalement, mon seul vrai regret c’est le manque de travail sonore sur les piranhas, ce que j’adorais dans l’original de Joe Dante et que je n’ai pas retrouvé ici.
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