Cherrybomb.
6.0 S’il ne me restera pas vraiment mémoire c’est tout de même un film intéressant. Il évoque l’histoire du groupe entièrement féminin, Les Runaways, de leur rencontre en 1975 alors que certaines n’ont pas 16 ans à la fin du groupe quatre ans plus tard, avant que Joan Jett n’entame une carrière solo.
S’il est bien question d’un film sur le groupe, son ascension, ses déboires, c’est surtout un film sur Cherrie Currie, leader dira t-on, tout simplement parce qu’elle était au chant. Cherrie Currie semble être le parfait prototype de la petite rockeuse, à qui ça tombe dessus, la célébrité autant que la drogue. C’est la plus friable de toutes. C’est elle qui fera une overdose en pleine tournée, c’est elle qui fera des séances photos en solo alors que le groupe s’était fixé de ne jamais tomber là-dedans, c’est elle que le public vénèrera ou insultera, provoquant ressentis extrêmes à cause de ses tenues. Cherrie Currie est magistralement interprétée par Dakota Fanning, complètement métamorphosée. Oui, la petite de La guerre des mondes monte sur scène en guêpière maintenant !
Mais ce n’est pourtant pas le personnage le plus fascinant du film, qui se trouve à mon sens dans celui campé par Kristen Stewart, à savoir Joan Jett. C’est dans son rapport étroit et particulier à la musique, aux sensations de la scène, au bonheur de tenir une guitare électrique en main, de porter les fringues les plus improbables possible que ce personnage fascine. Il fascine car il semble être dans un rêve en permanence mais semble aussi avoir une main-mise sur tout. C’est elle qui boit, qui se drogue avant les autres. Pourtant elle ne déraille jamais, elle semble naviguer sur son nuage, au-dessus de tout ça, sauvée en permanence par la musique qui ne la quitte jamais. Elle n’a jamais vraiment convoité le succès mais une idée de l’orgasme scénique, faire du bruit, exprimer sa colère et sa détresse avec une guitare. Kirsten Stewart gesticule sans cesse, regarde le sol, elle paraît constamment à côté de la plaque. C’est vraiment une chouette actrice. Quant à Michael Shannon que l’on a pu aimer dans Bug de Friedkin ou Shotgun stories, même s’il met un peu trop le paquet ici, est hilarant en Kim Fowley, leur producteur et mentor extravagant. Ce n’est pas un grand film, ça n’a pas non plus la prétention de l’être, mais c’est une bonne surprise.
0 commentaire à “Les Runaways (The Runaways) – Floria Sigismondi – 2010”