Publié 19 novembre 2010
dans Aleksandr Sokurov
La parole condamnée.
4.0 Dolce est moins un film de mise en scène que de narration pure. Il s’ouvre comme on ouvre un roman photo, d’ailleurs les images se succèdent et les pages se tournent, rien ne les différencie. Mais la majorité du film saisit en gros plan le visage d’une femme dont on a d’autre choix que d’accepter ses dires, à ce stade il s’agirait même plutôt d’une complainte. C’est un peu le problème de Dolce que les autres films de Sokurov n’ont pas, c’est un film qui bavarde mais qui n’enrobe pas ce bavardage. C’est une narration non accompagnée. Ce n’est pas vraiment du cinéma en somme. Reste qu’il y a une maîtrise indéniable dans le récit, mais qu’il ne s’agit essentiellement que d’écriture. Rien ne vit vraiment là-dedans.
Publié 19 novembre 2010
dans Aleksandr Sokurov
Coma.
6.5 Le titre ne ment pas, c’est bien une vie humble que film Sokurov, pour du cinéma qui l’est tout autant. Petit village dans les montagnes japonaises, dans une vieille maison isolée où le cinéaste, tel un conteur, filme une dame âgée, solitaire, la découvrant en train de coudre des kimonos, cuisiner, manger, se coiffer et pour finir réciter une prière à la solitude. De temps en temps, la voix off, qui est celle du réalisateur, vient annoter quelques sentiments, les siens durant ce voyage et la découverte de cette culture traditionnelle. Accompagnée comme c’est toujours le cas chez le cinéaste russe par des images sublimes, poétiques, naturelles, constamment en mouvement, qu’il s’agisse de s’attarder sur le crépitement d’un feu, un vent violent ou lointain ou sur les déplacements des corps humains, cette œuvre, qu’il faut regarder dans un état proche du coma, distille une atmosphère des plus agréable à défaut d’être bouleversante.
Publié 19 novembre 2010
dans Aleksandr Sokurov
Dans la brume.
7.0 Le film défile derrière une épaisse brume, comme s’il s’agissait de lointains souvenirs ou d’un rêve qu’il est difficile de se rappeler. Le narrateur tente de raccrocher ses mots à ce qu’il voit, ce qu’il rêve, ce qu’il se souvient, d’abord d’après la géographie, évoquant son errance dans les lieux, son entrée silencieuse et en apesanteur dans cette nouvelle culture, puis en se penchant sur les témoignages de différentes personnes, sur des évènements du passé, réels ou mythologiques. Enorme travail sur l’image et l’ambiance sonore, tentant de reproduire un état proche de la méditation.