Publié 4 décembre 2010
dans Dario Argento
Mi casa tu casa.
6.0 J’ai de la tendresse pour ce film de Dario Argento – Bien qu’il soit situé dans une période où le maître du giallo n’est plus que l’ombre de lui-même. L’histoire est passionnante : Giacommo Gallo a vu jeune sa mère se faire tuer atrocement (à coups de clarinette) et l’on a parait-il retrouvé le tueur, qui n’en était pas à son premier coup. On appela ça l’histoire du nain, le tueur étant vraiment petit. Vingt ans après, de nouveaux crimes sont similaires à ceux-ci et l’enquêteur d’hier (Max Von-Sydow) reprend du service, surtout qu’il avait juré au jeune Gallo qu’il retrouverait l’assassin de sa mère.
Il faut voir comment le film est construit. Il y a cette introduction, classique. Une intro de giallo, quoi. Puis on suit une femme, qui va se faire liquider dans un train, scène terrible. Ensuite une autre jeune femme, qui va se faire poignarder dans sa voiture. Puis une autre jeune femme que le tueur va noyer scrupuleusement. 40 minutes de film et on ne sait toujours pas sur quel héros ni sur quelle figure se reposer, c’est génial. Limite expérimental.
Ensuite c’est plus classique, c’est très basé sur l’enquête, on dirait presque du Seven (pour la longue série à accomplir) et on retrouve pour l’ambiance sonore le Argento de Suspiria. La scène où il filme en travelling plongé un tapis où l’on voit les pieds de nombreuses personnes venues pour un spectacle, scène qui s’étire longuement, puis entre dans une pièce, une autre, et l’on voit l’ombre des pieds d’une fille, l’ombre d’elle en train de se faire étrangler, puis ses pieds… est une scène absolument jouissive. C’est un peu le maître mot du cinéma de Dario Argento : jouir, jubiler, s’éclater. Bien qu’il y ait quelques minutes en trop, le film fonctionne plutôt bien.
Publié 4 décembre 2010
dans Todd Phillips
Les chèvres.
4.0 On prend (presque) les mêmes et on recommence. Todd Phillips semble avoir trouvé le bon filon : le road movie accéléré, à échéance, où il ne faut pas arriver en retard. Very bad trip montrait trois amis d’un type dont c’était le mariage imminent, qui lui organisaient son enterrement de vie de garçon à Vegas avant de le perdre dans une nuit mémorable mais dont ils ne se souviennent de rien.
Dans Date limite, Robert Downey Jr. doit regagner la côte ouest pour assister à l’accouchement de sa femme, mais il est quelque peu retardé par une sorte de Pierre Richard, dont il fait malencontreusement la rencontre à l’aéroport, juste avant d’embarquer. C’est d’abord un arrachage de portière, puis un échange de sac, puis très vite une interdiction de vol. Et le voilà contraint de faire 3500 km en bagnole avec ce type à ses côtés, qui ne cesse de lui poser des questions, s’endort au volant, se masturbe la nuit sous son nez et adopte une démarche qu’Aldo Macione et le Serrault de La cage aux folles pourraient envier.
Un film de dimanche après-midi. Rien de plus. Qui adopte un bon rythme et une bonne flopée de situations abracadabrantesques (l’accident de voiture, le café cendré) comme autant d’étapes improbables raccourcissant la possibilité d’arriver à temps à Los Angeles – Ou à Hollywood comme le répétera maintes fois son acolyte. Le film ne faiblit jamais, il est à l’image du précédent. Après, nombreuses situations sont hyper prévisibles, comme c’était déjà aussi un peu le cas dans le précédent qui gagnait cependant sur un tableau : sa fin. Hilarante. La fin de Date limite est quand même pas terrible.
En tout cas c’était bon de voir quelques guest stars inattendues comme Jamie Foxx, en ami peut-être trop sympa que l’on soupçonne très vite être le père de cet enfant qui va venir, ou encore Juliette Lewis en mère dealeuse déjantée, comme un rôle synthèse de sa carrière. La musique aussi est top : de Neil Young à Pink Floyd, en passant par Fleet Foxes. Ouai, c’est cool. Mais c’est tout.