8.0 C’est une suite de plans de Los Angeles. Celui que l’on ne connaît pas, ou que l’on connaît moins. Le film s’appelle Los. Anges a disparu. Comme si Benning voulait dès le titre s’éloigner des stéréotypes que la ville laisse au cinéma. C’est peut-être cynique, pourtant c’est ce qui semble le plus vrai, le plus proche de la réalité donc le moins éloigné de ce faux rêve. Une suite de 35 plans au total. Et Los Angeles devient une ville comme une autre, multiple, fascinante. Et pourtant c’est en lui offrant cette forme ci que Benning la rend si singulière. Le seul reproche que je pourrais faire au film - ou tout du moins ce qui m’en éloigne un peu – c’est qu’il a déjà été fait : il s’agissait de New York, c’était Chantal Akerman, avec son chef d’œuvre News from home. De grandes similitudes entre les deux films. Pourtant, du statisme, de cette froideur qu’en tirait Akerman, Benning continue d’expérimenter à sa façon, avec des durées de plans régulières, sans accorder pour autant plus d’importance à l’un qu’à l’autre, en se focalisant surtout sur l’apparition, la disparition, peut-être aussi davantage sur la variation. D’un quartier résidentiel il enchaîne sur une raffinerie de pétrole. D’une route désertique on passe à une casse de voitures. Un chantier, un immense panneau publicitaire, pour terminer sur l’océan. Il y filme des présences. Des choses abandonnées. Regarder un film de James Benning c’est voyager. Non pas avec un guide, ni selon une quête d’idéal via des défilés de carte postale mais en y débusquant des lieux inconnus, dotés d’un mouvement particulier, une émotion chaque fois nouvelle, des lieux sur lesquels on ne prend pas le temps de s’arrêter ni d’observer.
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