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Archives pour 21 février, 2011

Les émotifs anonymes – Jean-Pierre Améris – 2010

Les émotifs anonymes - Jean-Pierre Améris - 2010 dans Jean-Pierre Améris

Cœur fondant.    

   6.5   Par toute une série de coïncidences délicieuses et improbables, Angélique (émotive) et Jean-René (émotif), vont être amenés à travailler ensemble, apprendre à se connaître, tomber amoureux l’un de l’autre. Mais comme le dit si bien Angélique « On est tous les deux émotifs on court à la catastrophe » pourtant le film met du temps à atteindre cette situation, à savoir le fait que tous deux savent qu’ils sont tous deux émotifs. Vraiment émotifs. S’il ne peut avoir de relations avec les femmes parce que dit-il, elles le terrorisent, il n’est pas non plus le plus à l’aise des hommes au travail, tenant une chocolaterie au bord de la faillite, ne sachant comment renouveler ses gammes de produits, ne sachant comment mobiliser sa petite troupe qui fabrique inlassablement le même mauvais chocolat de plus en plus invendable. Quand Angélique arrive pour l’entretien qui lui permettrait d’entrer, croit-elle, comme chocolatière, alors qu’il s’agit carrément d’un poste commercial, nos deux émotifs sont tous deux dans un état infernal, proche du coma. L’ermite qui travaillait dans la chocolaterie Mercier, et fabriquait secrètement, dit-on, la marchandise du vieil homme, décédé récemment, n’est autre que la jeune femme, spécialiste du chocolat depuis toujours mais qui n’a jamais pu démontrer véritablement ses talents, fuyant chaque examen et même la reconnaissance tant recherchée de la fabrication Mercier, tant elle a peur qu’on la regarde. Quand le dernier client de la chocolaterie manifestera lui aussi son mécontentement, Angélique n’aura d’autre choix que de prendre les choses en main pour la sauver. Même si le film est fait de nombreuses surprises, petits instants de bonheur jusqu’à la fin, il faut se rendre à l’évidence, il est assez simple de deviner la suite des évènements, étant données les situations de chacun. Mais c’est dans les relations personnelles, intimes que le cinéaste trouve une sensibilité, un bel équilibre. Dans sa manière de travailler les quiproquos, les postures, les dialogues, les situations gênantes. J’ai énormément pensé au cinéma de Emmanuel Mouret. Il m’a fait le même genre d’effet. Un vrai délice. Une comédie intelligente. J’ai aussi un peu pensé au cinéma de Demy, pas nécessairement parce qu’il arrive aux personnages de chanter, généralement pour fuir un mal aise, pour rechercher une sérénité qui les laisse tant de fois tomber, mais simplement dans le déroulement, la légèreté, la grâce avec laquelle Améris parle de ses personnages et sa façon de les aimer. C’est fin, beau comme tout, extrêmement bien joué – Poelvoorde est incroyable – et ça sent le chocolat dans chaque plan, et puis quelque part ça évoque l’émotif qu’il y a en chacun de nous – en gros ça me parle énormément – Améris le traitant délicieusement sans tomber dans une emphase insupportable.

Dikkenek – Olivier Van Hoofstadt – 2006

Dikkenek   1.0   En plus d’être un très mauvais film, c’est rarement drôle. Encore un film qui tente d’appuyer chacun de ses sketch-séquences dans un semblant d’histoire absolument sans intérêt. Passons là-dessus, si le film était désopilant ce serait toujours ça de gagner. Même pas. Il y a bien quelques moments qui font sourire, essentiellement lorsque François Damiens est dans le plan. Il en fait des caisses mais il le fait bien. Les autres en font aussi des tonnes mais mal. Foresti la première. Quant aux autres rôles féminins, Mélanie Laurent fait du Mélanie Laurent, de toute façon elle est toujours la même, dans une comédie belge comme chez Lioret, Audiard ou Tarantino. Mais elle est jolie alors ça passe. Pareil pour Cotillard, mimi tout plein là-dedans, mais c’est tout. En définitive ça ne va jamais au-delà du gag lourd et vulgaire, on s’ennuie relativement vite, c’est assez laid et surtout sans aucune épaisseur. Bref, je n’aime pas du tout.

La BM du seigneur – Jean-Charles Hue – 2011

La BM du seigneur - Jean-Charles Hue - 2011 dans Jean-Charles Hue

Terrain vague.   

   5.0   Le problème ne vient pas du sujet ni de l’interprétation. Cette idée de présentation d’un monde, sa faculté de s’auto détruire en permanence, ses liens tenaces, le respect entre chacun, la place de la femme, la glorification du combat tout cela est très bien écrit, d’autant que le cinéaste opère un glissement à un moment dans le film lui conférant une aura fantastique, spirituelle pas négligeable. Un envoyé du ciel, un ange. Et ce personnage attendrissant – un peu facile que ça tombe sur lui – que l’on suit depuis le départ, qui est probablement le grand voleur de BM de la bande ce qui ne l’empêche pas de tenter de préserver l’entente au sein de la famille. Ce sont les grandes questions qu’ils se posent une fois qu’il a vu cet ange, qui sont intéressantes. Le film laisse un personnage, auparavant si sûr de lui, si intelligent dans l’impasse la plus totale, comme si tout s’était écroulé autour de lui. Il doit garder un chien blanc. Et quelque chose au fond de lui le tiraille, il sent qu’il doit saisir la possibilité de changer – il est aussi évoquée une vieille maladie qui aurait failli le tuer par le passé. Bref, tout ça pour dire que Jean-Charles Hue a les moyens de faire exister un groupe, qui vit en marge des coutumes occidentales, dans un quotidien continuellement violent, la recherche perpétuelle d’une liberté qu’ils ne peuvent véritablement s’offrir – comme c’est le cas de ce jeune homme avec la BM dans la première séquence du film. Tout pourrait marcher, surtout que le film, dans son idée de glissement sort de ces voyages/utopies gitans Kusturica/Gatlif approved. Mais voilà, plus rien ne marche parce que sa mise en scène est tout bonnement atroce. Quand il ne fait pas de gros plans sur des visages, des corps transpirants, des pneus sur le bitume, le cinéaste tente des petits placements fantaisistes à travers un verre, derrière un grillage, entre les buissons, le reflet d’une flaque – et j’en passe – procédés tellement utilisés qu’ils en deviennent à premier abord lassants avant d’en être exaspérants. Hue cherche sans doute une émotion dans le plan, plutôt le placement, il cherche la poésie dans les éléments, il le fait seulement mal. Je ne vois aucun intérêt de filmer de cette façon là, sinon de se plaire à faire de la pose tout en se fichant royalement de son sujet. Le film n’était pas loin d’être insupportable. Dommage encore une fois car il y a bien de grandes qualités autres, malheureusement donc, complètement sous-exploitées.


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silencio


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