Pretty woman.
2.5 Il y a une double séquence édifiante vers la moitié du film. Illustration de la fable sociale comédie romantique mode Klapisch. Karin Viard s’est renseigné sur les prix des baby-sitters parce qu’entre temps elle est passé de simple femme de ménage de l’appartement bureau vue sur la Tour Eiffel d’un trader à aide à domicile pour garder le fiston de six ans que la mère lui a lamentablement laissé pour un mois le temps de prendre du bon temps en Thaïlande. Les prix ne volent pas haut mais elle espère obtenir plus de quarante euros par jour, soixante ce serait le pied (entre-temps là-aussi – séquence musicale et tout le toutim évidemment – le père de Karin Viard lui dit que sa mère, dans le temps, gagnait 100 par jour, bien sûr ô fausse joie c’était 100frs, gros gag attention !) Et arrive le moment où elle veut lui en parler qu’il la devance et lui demande si 100€ lui conviendrait. Trop cool le trader et paie ton originalité, Karin Viard n’a pas les mots elle est clouée, heureuse. Et c’est la musique de Pretty Woman qui démarre pendant qu’on la voit faire du shopping et danser entre les rayons. Quand la musique cesse ça fait du bien, mais on n’est pas au bout de nos surprises : La jeune femme se promène le long d’un étang, avec ses enfants, puis donne à manger aux canards accompagnée de la plus jeune d’entre elles. La petite ne veut pas donner de pains aux petits parce qu’ils se font taper. Maman lui dit qu’ils doivent se débrouiller, sinon ils n’auront jamais rien. Et en effet on voit les gros canards attaquer les petits. C’est la métaphore selon Klapisch. Très subtile.
En gros le film oscille donc entre plusieurs genres. Il est un peu à l’image de Gilles Lellouche d’ailleurs. Charmeur, gros cornard, rigolo, un peu meurtri aussi, quelque part, on ne sait pas où, mais quelque part. Enfin ça reste quoiqu’il en soit un gros connard, mais Klapisch en brosse le portrait d’un type quand même sympa. Klapisch est généreux. Le film est à la fois une comédie romantique, mais n’oublie pas la lecture sociale et surtout il tente par moments le burlesque de situation – l’accent impossible de Viard, les mimiques de Lellouche, la scène des petits fours. Bref c’est un film total. Il y a tout dedans. On entend partout les gens dire que c’est bien parce que Klapisch n’a pas cherché à rattraper son personnage mauvais, c’est à dire que l’aspect romance ne dure pas, elle est fausse d’ailleurs – scène du balcon tellement réaliste mon dieu, faut-il être con ? C’est fou car je ne vois aucune prise de risque là dedans moi. Klapisch tente de faire une critique je pense, quelque chose contre le capitalisme, enfin j’imagine, mais d’une part il ne donne aucune épaisseur au personnage qu’il est censé défendre – Karin Viard est con comme un manche – mais surtout il choisit comme méchant un trader, soit un type méchant aux yeux de tous, que cherche t-il à dire ? Ah oui ça il ne le rattrape pas – quoiqu’il fasse semblant l’espace d’un moment – et encore heureux ! Le film se termine sur un mouvement de foule dunkerquois empêchant la police d’emmener Karin Viard, pendant qu’une autre partie s’attaque au trader car ils ont découvert qu’il était l’instigateur de la fermeture de leur entreprise – c’est fou comme coïncidence. Et la foule scande alors le nom de Karin Viard, soit France ! France ! Jusqu’au bout, Klapisch aura fait fort cette fois-ci. Pourtant ce n’est sûrement pas le plus détestable de ses films, bien moins désagréable que Paris par exemple, étant donné que quelques gags esseulés fonctionnent plutôt bien, le rythme se tient et c’est la première fois que Gilles Lellouche n’est pas mauvais, probablement justement parce qu’il joue le rôle d’un bad guy. Mais quoiqu’il en soit : film à éviter.
je viens de voir » En corps « formidable !
même si la danse ne vous intéresse pas j’espère que vous aimerez cette mise en scène éblouissante où surgit la Vie de partout , les couleurs magnifiques , quelques scènes de danse photographiées comme jamais , une direction d’acteurs rondement menée , certaines situations très drôles, tout est dynamique et beau et positif dans ce film. Cela fait du bien !
Il ne fait pas forcément partie de mes priorités, mais si j’ai l’occasion j’irai. Souvent eu de la tendresse pour les films de Klapisch car il y met du coeur. Il semble qu’il soit fan de danse, donc ça semble être un projet très personnel, tant mieux.