Don’t stop.
6.0 C’est une petite déception comparée à ce que j’en avais comme souvenir. Je me rappelais d’un film beaucoup plus radical –s’il l’est dans le choix d’épurer l’espace, les personnages, la psychologie, il reste bien trop structuré et attendu – mais surtout plus atmosphérique et cruel. Bien que la première séquence du film soit une bonne entrée en matière – la prise en stop – la suite se poursuit selon un schéma très mécanique. En fait on est tellement surpris de revoir Rutger Hauer dans la voiture où se trouvent les enfants, seconde séquence du film, que plus rien n’est surprenant par la suite. Pire, l’utilisation outrancière de l’ellipse est d’une part mal choisie mais d’autre part enlève toute vraisemblance à ce jeu du chat et de la souris, beaucoup plus efficace dans Duel par exemple, film vers lequel il tend à ressembler. Dès l’instant qu’un troisième personnage (Jennifer Jason Leigh) et les flics entrent en jeu c’est un peu mieux car le film ne se contente plus de reproduire ce que l’on connaît déjà, le face à face entre les deux hommes devient plus mystique, entre mise à l’épreuve d’un côté et fascination/transformation de l’autre. Rutger Hauer reste dément en auto-stoppeur psychopathe. Et même si elle aurait mérité, cinématographiquement, un meilleur traitement, j’aime assez l’ambiance du film, désertique, à la Mad Max, avec ces routes sans fin qui traversent des étendues de sables, lieux indépendants, béants, violents, presque sans âme, paysages uniquement modifiés par les aléas du vent, où il est impossible de faire confiance en qui que ce soit.
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