Président.
7.0 C’est déjà du cinéma de l’instantané. Un instantané dépourvu de sensationnalisme. Depardon réalise un film sur la campagne présidentielle de Valérie Giscard d’Estaing qui aboutira à son élection face à François Mitterrand. 50,81%. C’était le titre du film avant qu’il ne soit rebaptisé. C’était en pourcentage le score du futur président un soir de 19 mai 1974, une différence si infime avec son homologue que l’annonce n’a pu être officialisée aux heures habituelles, afin de préserver un éventuel bouleversement. Depardon s’intéresse aux jours qui ont précédés le scrutin, une campagne singularisée par la mise en scène et le choix de mettre en avant les instants rares : suivre la balade du futur président en forêt, être à ses côtés dans sa DS, dans son hélicoptère, saisir quelques mots prononcés lors des meetings, quelques mots échangés avec ses adjoints de campagne à son bureau, le suivre jusque chez lui, observant ses discours à la télévision ou attendant les résultats du second tour dans son bureau au ministère des finances. Tout concourt à mettre en valeur l’homme dans l’événement plutôt que l’événement même qui n’intéresse guère le cinéaste, comme celui de donner son avis sur la présidentielle. Depardon filme déjà les traces laissées, le reste n’a pas vraiment d’importance. Filmer une campagne dans sa singularité. Celle de Giscard comme ça aurait pu être celle d’un autre, je l’ai saisi ainsi.
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