Low life – Nicolas Klotz & Elisabeth Perceval – 2012

web-lowlife-danseLes révoltés.

   7.5   Si l’on imaginait un cinéma situé entre Carax, Costa et Rivette, Low life en serait le penchant Garrelien. On dirait Les amants réguliers façon Bande des quatre échoués dans Pola X sous fond d’En avant jeunesse ! Naviguant du côté du cinéma résistant, C’est avant tout une histoire de passion démesurée jusqu’à la folie mais surtout un geste de cinéma particulièrement passionnant, riche et beau. Un peu long sans doute – le film s’embourbe sur la fin – et ce n’est pas aussi fort que La blessure mais le procédé reste similaire à la différence que celui-ci semble plus foutraque (La question humaine avait un côté aride comme ça aussi, mais beaucoup moins séduisant, toujours est-il que la linéarité et autres conventions sont bien loin du cinéaste) dans la mesure où il s’agit cette fois moins de filmer l’immigré assailli que le soulèvement d’une jeunesse bourgeoise acquise corps et âme aux droits prolétaires. Reste qu’à l’intérieur, ce noyau qu’aime tant Nicolas Klotz, n’est autre qu’un chassé-croisé de sentiments et de rencontres. Le film est aussi un magnifique travail sonore et sensoriel. Mais il est loin d’être difficile – comme on a pu le lire un peu partout – en tout cas pas autant que les précédents à mon sens, tant il est incroyablement ambiancé, presque un peu trop dans la séduction à mon goût d’ailleurs. En tout cas c’est un cinéma entièrement pour moi. Si l’énergie qu’il véhicule dans la première heure continuait de se répercuter ensuite, ça pourrait durer des heures tant c’est un cinéma qui me parle, une expérience qui me fascine. En gros j’ai l’impression d’écouter un album de cold wave (tendance Joy division, The Cure) tout du moins d’en avoir une version cinéma de deux heures. Pour un film qui porte le titre d’un album de New order c’est pas mal. Un mot sur la musique justement. C’était déjà le cas sur ses précédents avec d’autres compositions, le travail de Klotz et Turzi ici est à tomber. Alors oui c’est inégal, bancal, un peu trop bavard pour ne pas dire ampoulé, tout ce qu’on voudra, mais merde, je n’avais pas autant plané depuis De la guerre.

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