Publié 11 octobre 2012
dans Jaws et Joseph Sargent
Nostalgie à plein tube.
2.5 Meilleur que l’insipide troisième volet. Bon, soyons clair, il y a zéro mise en scène et une fois encore ce sont des effets spéciaux au rabais ce qui est dommageable quand on voit tant le requin car c’est dans la lignée du précédent, on le voit beaucoup trop. Mais le film affiche aussi d’autres intentions : exister uniquement comme déclencheur nostalgique du chef d’œuvre de Spielberg. Il se veut en effet une suite du 1 et jamais une suite des deux autres, allant même jusqu’à reprendre maladroitement (au moyen de flash-back en noir et blanc) des séquences du 1 et les insérer dans les pensées de Madame Brody. C’est drôle parce que même cela c’est raté. Il y a une séquence en début de film où elle se souvient d’abord d’un affrontement de grimace entre Sean et Martin. Cet insert est plutôt touchant. Mais en fin de film elle se souvient de quelque chose qu’elle n’a pas vécu, soit Martin éliminant le requin. Cela prouve que le film n’existe pas pour lui seul, ce ne sont pas les personnages qui se souviennent mais c’est au spectateur à qui l’on propose de se souvenir, de se remémorer ce qu’il a aimé. Niveau histoire, Martin Brody a disparu, tout juste on apprendra qu’il est décédé d’une crise cardiaque, ce que n’accepte pas Ellen Brody qui pense que les requins s’acharnent sur leur famille. Et le film débute d’ailleurs sur la mort de Sean, le plus jeune des deux frères – en retrait chez Spielberg, manquant de se faire croquer chez Szwarc – littéralement déchiqueté comme une merde par un grand blanc. Rien à signaler de vraiment passionnant (un moment donné il vaut mieux s’arrêter) mais je préfère ça à la bouse précédente qui n’avait d’autre objectif que d’envoyer la 3D.
Publié 11 octobre 2012
dans Jaws et Joe Alves
PVC.
1.0 Oh le nanar ! C’est, je crois, la seule franchise où plus ça va plus les effets spéciaux sont laids. Evidemment c’est mignon comme tout mais ce n’est pas ce qu’on demande ; chaque apparition du requin (en plastique) est un grand moment. Le film était initialement prévu pour la 3D et ça ne se voit que trop bien, on a par exemple droit à une séquence désopilante où le requin traverse une vitre de plexiglas et l’effet est tellement cheap qu’on se demande comment ça a pu être accepté. Concourt aisément pour the worst special effect ever. En fait le problème majeur du film c’est qu’il demeure hyper sérieux, dans la veine des deux précédents, sauf qu’on ne peut pas le prendre au sérieux, rien que les effets 3D c’est à se pisser dessus en 2D alors dans le format adéquat… Aja l’avait bien compris en refaisant le Piranha de Joe Dante : ni relecture ni semblant de suite, quitte à faire dans l’anecdote autant employer les grands moyens c’est à dire le délire sous forme de boucherie. En tout cas, les acteurs du 1 et du 2 avaient du sentir le nanar venir puisque aucun n’a osé rempilé pour affronter le requin le plus débile du monde, oui, là il est vraiment con comme la lune. En fait, dans le même style, je préfère me revoir Peur bleue, nanar haut de gamme.
Publié 11 octobre 2012
dans Jaws et Jeannot Szwarc
Les enfants d’abord.
5.5 Souvenir quasi intact. C’était, quand j’étais gosse, celui des deux que je regardais le plus souvent et je comprends pourquoi : c’est un bon divertissement familial, avec trois fois plus de rebondissements et cette fois centrés sur des enfants. Avec le temps je l’avais un peu abandonné, lui préférant à juste titre le premier volet qui recèle qualités de mise en scène et obsessions Spielbergiennes, dont ce deuxième volet de Jeannot Szwarc est totalement dépourvu. Il est en effet incroyable de voir à quel point les partis pris radicaux du premier sont abandonnés ici où il ne reste qu’une construction archi classique. Prenons l’exemple de leur seconde partie. Les deux films sont construits sensiblement pareil à première vue : tout d’abord les multiples meurtres et la bataille de Brody avec le maire pour fermer les plages puis ensuite une partie en mer. Construction et montages les opposent alors. Longue chasse au requin dans le premier avec aucun contre-champs puisque toute cette partie se déroulait sur le bateau. Balade en catamarans dans le second avec un montage plus classique où le requin attaque les enfants d’une part, Brody part à leur rencontre avec son bateau d’autre part et le film va même jusqu’à insérer des moments sur terre, avec la maman des enfants ou le maire. Et puis ce film là n’a pas de véritable climax ni de dimensions poétiques (la mort abstraite du requin morcelé) ou de scènes détachées (le monologue sur Hiroshima) que Spielberg avait intelligemment glissé. Reste que c’est malgré tout un chouette divertissement pour toute la famille où tout est bien qui finit presque bien.