Des couilles !
2.0 Du Marchal pur jus. Du jus qui commence vraiment à sentir fort. Plus ça va, Marchal, plus c’est absolument n’importe quoi. Avant il travaillait un peu l’espace, avec Gangsters. Ensuite ce fut le tour de la narration éclatée sous forme de mélo dans 36 quais des orfèvres. C’était déjà des machins d’hommes hyper couillus, mais ça passait encore. Puis il y a eu MR73, l’horreur absolue. Le dernier est tout aussi mauvais mais beaucoup moins désagréable tant il tire vers le nanar suprême. Même la photo tend vers l’auto caricature avec cet intérêt grandissant pour le gris. Gris chinchilla ou gris ardoise suivant la tension. C’est un film tout gris, tout sombre, tout flou. Sorte de Romanzo Criminale du pauvre. Histoires d’honneur à tout va, flash-back ridicules (couleur gris taupe) incessants, les gueules grimacent et les phrases sont cinglantes (c’était le gros défaut de l’honnête série Braquo, dont on peut penser que la relative réussite appartient à Schoendoerffer) du genre : « Quand je me fais enculer, j’aime bien jouir, chaton de mes deux ! » ou « Depuis que Serge m’a enculé, chaque fois que je m’assois sur quelque chose de dur je pense à lui » bref tout un programme, ces enculades métaphoriques. C’est à se pisser dessus tellement c’est aberrant de bêtise. En fait, ils se font leur auto-promo, leur auto-critique. « Ces Lyonnais sont des orfèvres de la sodomie ! » punchlinerait un Télérama débridé. Quelque part j’ai pensé de loin aux films de Arcady (qui est plus attachant cela dit) avec ces répliques improbables et ce montage à la truelle. C’est moins innocent et surtout c’est un cinéma gay refoulé, ça saute aux yeux – Audiard à côté est hétéro inébranlable – il suffit de voir le nombre de séquences où les personnages se touchent, s’enlacent ou se frictionnent. Les chemises transpirent le cul, dommage que Marchal n’en fasse rien.