Introduction à la théorie des instincts.
6.0 Il manque une mise en scène de cinéma, une ambiance singulière, fiévreuse. Princesse Marie est un film de Benoît Jacquot pour la télé, montré en deux épisodes de chacun 90min. C’est une commande. Dommage qu’il ne soit pas plus que cela car il y a matière à créer quelque chose d’aussi beau que Les adieux à la reine aussi bien dans la reconstitution, les enchaînements narratifs, les ambiances tamisées. Néanmoins c’est absolument passionnant. Le film raconte les quinze ans d’échanges oraux entre Marie Bonaparte et Freud en s’intéressant essentiellement à la princesse qui s’éprendra de la psychanalyse, se mettant à dos la haute société qui la fustige. Et puis il y a la montée du nazisme en filigrane. Le film est fort pour installer ce paradoxe qui anime l’être humain : à savoir son désir d’annihiler toute diversification culturelle d’un côté et d’en comprendre de l’autre toute sa complexité. Ça manque de rythme et d’envergure formelle, je me suis aussi ennuyé pendant le premier tiers puis sa moiteur a fini par m’emporter. Dommage que ce soit si mécanique car le récit est puissant.